Iguer N’Sar célèbre Iwedjiven

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Les premières pluies automnales sont fêtées avec faste par les habitants du village Iguer N’Sar, dans la commune d’Iflissen. Le rituel est dénommé Iwedjiven. C’est le début de la saison agricole. Cette tradition est perpétuée, depuis la nuit des temps, par les habitants de ce petit village perché sur une superbe colline faisant face majestueusement à la grande bleue. À ce jour, les villageois ne veulent pas déroger à la règle de leurs aïeux. Hommes, femmes et enfants sont restés très attachés à cette fête. Une fête spécifique à ce village. Le week and dernier, toutes les familles de ce village se sont réunies, comme chaque année, pour perpétuer cette tradition auxquelles tous les villageois accordent un intérêt et une importance particulière.  L’importance et l’intérêt qu’accordaient les kabyles à la pluie et à l’agriculture, depuis des siècles, sont restés ancrés dans de nombreux villages. À Iguer N’Sar, les premières pluies sont synonymes d’un jour de fête et l’évènement revit d’un cachet particulier. Pour une saison agricole féconde et riche, les femmes, dès les premières lueurs du jour, préparent des repas traditionnels à base de blé d’orges, fèves et autres légumes secs. Le soir, tous les villageois, femmes, enfants et vieux, se rassemblent à Tadjmaât pour partager le dîner, dans une ambiance de retrouvaille chaleureuse et de convivialité. Des offrandes sont offertes au comité de village. « Le matin du premier jour qui procède les premières pluies de la saison, les jeunes filles de notre village se convergent vers une ancienne fontaine pour s’approvisionner en eau. Une grande caravane se forme du village jusqu’à la fontaine, située non loin des habitations. De retour, elles participent à la préparation des plats. Depuis que je me suis mariée à ce village en 1940, cette fête n’a jamais été délaissée même durant les durs moments de la guerre de libération nationale », témoigna une vieille du village Iguer N’Sar. « C’est à partir de la fête d’Iwedjiven que la saison de labeur et de semence soit entamée par les fellahs avec joie et détermination. Certes, aujourd’hui on ne vit plus de la terre, mais il est primordial de préserver cette fête ancestrale pour les générations futures. C’est un patrimoine culturel local à préserver », ajouta notre interlocutrice.                                                                          

S. Sahaf

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