Au rythme où vont les travaux de raccordement du gaz de ville, confiés à l’entreprise Kahrif, la population d’Ivehlal, dans la commune d’Aghbalou, 70 kilomètres à l’Est de Bouira, risque d’attendre encore longtemps avant de pouvoir bénéficier de cette commodité.
En effet, l’annonce de la mise en service du gaz naturel pour tous les villages de la commune d’Aghbalou, faite par l’ex-wali de Bouira, Ali Bouguerra, en 2011, ne s’est pas concrétisée au jour d’aujourd’hui. Rien n’a été fait dans plusieurs villages de la commune. A Ivehlal, La moitié des foyers a été raccordée au gaz. Ceux qui restent attendent encore leur tour. Une attente, semble-t-il, qui perdurera encore étant donné que le projet confié à Kahrif avance à pas de tortue. Cette dernière travaille lentement au grand désarroi des villageois qui gardent mal leur calme. « Rien ne bouge ! L’entreprise ne fait pas d’efforts pour achever ce projet», nous dira ce sexagénaire d’Ivehlal en continuant : « Les travailleurs viennent uniquement une ou deux fois par semaine. Des fois, ils passent plusieurs semaines sans se présenter sur les lieux. Le matériel étant placé chez un particulier, l’entreprise fait ce qu’elle veut, et ce, au vue et au su des autorités qui ne réagissent pas ». L’hiver approche, les villageois qui fantasmaient jadis de passer un hiver au chaud loin des bousculades pour obtenir une bonbonne de gaz butane, ou le jerrican de Mazout, peuvent prendre leur mal en patience, car Kahrif en a décidé autrement.
L’unique dépôt de gaz fermé
Avec la nouvelle réglementation en vigueur, le gaz butane ne se vend plus chez l’épicier du coin, même les dépôts qui ne répondent pas forcément aux normes réglementaires, entre autres sécuritaires, ne sont plus autorisés de le vendre. Les villageois sont contraints d’attendre les virées du camion de distribution de bonbonnes de gaz butane, à défaut aller le chercher au niveau de la pompe à essence de Tazmalt. Ce n’est pas évident, d’autant qu’il faudrait toute une gymnastique pour cela, à commencer par la location d’un véhicule, faire la chaîne sur place. De plus il y a le risque de revenir bredouille. Les villageois lancent un appel solennel au premier magistrat de la wilaya pour intervenir et sommer l’entreprise chargée du raccordement des foyers au gaz de ville d’accélérer la cadence des travaux pour mettre un terme à leur calvaire.
L’éclairage public rétabli, au moins ça !
Après plusieurs semaines passées dans le noir, les rues du village Ivehlal sont, de nouveau, éclairées. Cela permet aux villageois de circuler la nuit en toute quiétude. Cela leur évitera d’être surpris par les chiens et chats errants qui préfèrent des virées nocturnes dans le village pour chercher de la nourriture. Par ailleurs, plusieurs quartiers, signalons le, souffrent des chutes de tension électrique, notamment en cette période hivernale. Les rafales de vent engendrent des catastrophes. Les files électriques se nouent créant ainsi de courts circuits, ce qui prive des quartiers entiers de l’électricité. En dépit de leurs virées sur les lieux, les services concernés n’ont rien fait pour y remédier à cette situation. Les villageois réclament toujours le changement des anciens files et installer d’autres en torsadé plus pratique dans le milieu rural. Tout compte fait, les villageois, plus que jamais, exaspérés par cette situation qui revient chaque année, ont pris leur disposition en s’octroyant de groupes électrogènes et … des bougies.
Le mouvement associatif à la rescousse
Pas moins de quatre associations activent au sein du village Ivehlal, relevant de la commune d’Aghbalou. C’est une bonne chose de voir des jeunes s’organiser ainsi. Deux associations socioculturelles, une sportive et une autre environnementale, chacune fait des efforts pour y remédier aux problèmes des villageois. Dernièrement, elles ont formé un collectif pour mener une action de nettoyage des rues et quartiers du village devenus des « décharges » à ciel ouvert, depuis le retrait des services de la voirie de la commune après la fermeture de la décharge publique. Ces associations lancent un appel aux responsables aux commandes de la commune d’entamer les travaux de réalisation du CET affecté pour la municipalité pour mettre un terme à ce problème qui a très duré. Les représentants de ces jeunes associations estiment que seul la conjugaison de leur effort avec ceux des responsables locaux qui peut y remédier efficacement à ce problème des ordures qui menace l’environnement et la santé de l’homme.
Rayane B.