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Idjvarathène enclavé

Si aujourd’hui tous les quartiers de Tafoughalt, dans la commune d’Ait Yahia Moussa, ont bénéficié de chemins bétonnés ou encore de routes goudronnées, le village d’Idjvarathène reste le plus enclavé. Les habitants de ce village souffrent énormément de ce manque. «Au jour d’aujourd’hui, nous transportons nos malades sur des civières. Et pour construire, tous nos matériaux de construction doivent être acheminés à dos de mulet. Sommes-nous vraiment dans une Algérie indépendante?», s’élève une voix de la foule qui se préparait à mener une action de rue. Et à un autre de poursuivre: «Si les autorités ne répondent pas à notre appel, nous passerons à des actions de protestation». Ces villageois n’arrivent toujours pas à convaincre les opposants au passage d’un quelconque chemin sur leurs terres. «Si je m’oppose aujourd’hui à ce passage, c’est parce que les habitants de ce quartier n’ont rien fait au moment où j’habitais avec eux. Plus tard, il a fallu que je déménage pour construire tout près de la route», nous confie un opposant. Les contestataires estiment que la route est une utilité publique tout comme le passage d’une conduite d’eau ou de gaz. Du coup, cela est du ressort des autorités. «Les responsables de notre commune doivent intervenir, car il ne s’agit pas d’un accès vers une seule habitation. Ce sont tous les villageois qui ont besoin de ce chemin», nous répond un autre intervenant. Au début de la semaine passée, les habitants d’Idjvarathène avaient décidé de bloquer la RN25, mais ils ont décidé de temporiser en attendant une quelconque réunion avec les responsables locaux en vue de désamorcer cette crise. En tout cas, ils sont décidés de ne pas baisser les bras jusqu’à la concrétisation de cette revendication. «C’est notre droit d’avoir un chemin comme tous les autres. Pour ouvrir la piste jusqu’à Ath Abdellah, sur plus de trois kilomètres, beaucoup de terrains ont été traversés alors que pour nous, il n’y a que quelques centaines de mètres», ajoute un autre habitant. Durant la guerre de libération nationale, le capitaine Baffert qui a installé son camp militaire sur la crête de ce quartier avait ouvert trois chemins pour ses camions militaires, mais malheureusement au lendemain de l’indépendance les trois accès furent tous fermés par les propriétaires des terres qu’ils traversaient. Ce manque, disons-le, endure le quotidien aux habitants d’Idjvarathène.

A. O.

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