Il faudra peut-être bien du temps pour savourer cette belle qualification pour le mondial brésilien, mais les Verts sont appelés, d’ores et déjà à redescendre de leur nuage et regarder la réalité en face. Il faudra vite se remettre de cette émotion et se remettre au travail, si bien sûr l’on ne fait pas de cette qualification le point d’arrivée tant espéré. Cela ne diminue en rien le mérite des camarades de Bougherra, à qui il suffit d’avoir procuré de la joie à des milliers de supporters, mais il faut le dire tout de go, que sur le plan du jeu, les Verts ne rassurent pas du tout. Avant-hier, en tous cas, ils n’ont pas convaincu les observateurs, tant durant les 90 minutes de jeu, les capés de coach Vahid n’ont rien montré. Peut-être que cela est relatif à la pression qu’ils ont dû subir, mais toujours est-il qu’il y a une certaine chance dans cette qualif’. A vrai dire, cette production timide est loin d’être propre à cette seule sortie cruciale et décisive face aux Etalons. Force est de constater, en effet, que depuis quelques matchs déjà Yebda and co ne jouent pas bien. On est bien loin de cette équipe qui a épaté plus d’un lors de la dernière CAN, lors de laquelle les Fennecs ont fait montre d’un jeu attrayant. Sauf que, à l’arrivée, les Verts ont quitté la compétition sans gloire en se faisant sortir dés le premier tour. D’ailleurs, des voix s’étaient élevées pour réclamer la tête de l’entraineur Vahid Hallilodzic qui a été reconduit par la FAF… qui a eu finalement raison, puisque la qualification au mondial est là. Vahid a-t-il, depuis, changé sa méthode et sa philosophie, faisant du résultat l’essentiel, au détriment de la manière ? Peut-être pas… mais la réalité est là les Verts ne rassurent pas du tout. Ce n’est certainement pas avec ce niveau médiocre qu’on osera tenir la dragée haute à l’Espagne, le Brésil, l’Uruguay, ou encore la suisse, l’Argentine, l’Allemagne, la Belgique et la Colombie, les huit nations en fait qui constitueront les têtes de série des groupes. C’est dire que beaucoup de travail attend encore le staff technique, en perspective de ce rendez-vous planétaire. Un rendez-vous durant lequel l’équipe d’Algérie ne doit pas faire de la figuration, comme lors des trois précédentes participations. Les Verts sont appelés à faire mieux que 1982, 1986 et 2010, soit passer au deuxième tour. Pour ce faire, Vahid et son staff doivent corriger leur copie, à commencer par le choix des joueurs dont certains ont montré leurs limites lors de ces qualifications. Et puis, il est peut-être bien temps pour l’entraîneur d’arrêter, au moins à un ou deux éléments prés, son équipe type, et porter des changements en fonction des absences en rapport avec les suspensions et les blessures. En effet, avec Vahid, on n’est pas sûr du nom du joueur qui va commencer le match, dans les différents postes, alors que la logique veut que, collusion oblige, les joueurs doivent évoluer ensemble assez souvent. La pâte existe, à travers au moins une vingtaine de joueurs sur les 36 ou 37 convoqués pour chaque match ou stage, mais sur le plan collectif, des réglages s’imposent. Le staff technique aura un peu plus de six mois pour parer à cela et monter un groupe plus attrayant et plus rassurant.
M. O. B.