Des conceptions de qualité et une esthétique de bonne facture

Partager

Conceptions de qualité et esthétique de haute facture, dans l’ensemble, ont marqué le 5e Festival culturel international de danse contemporaine (FCIDC) qui devait prendre fin, hier, après 8 jours de spectacles donnés par une quinzaine de troupes de différentes nationalités. Invité d’honneur du festival, la Chine a été représentée avec force par « Sorrowful Song » et « All River Red », deux spectacles de la troupe Beijing Dance Theater suggérant, respectivement, la révolution chinoise ainsi que la réincarnation et l’immortalité. Parmi les spectacles qui ont allié la force du thème à la technique d’interprétation dans l’esthétique de l’expression corporelle, « Esprit » (Côte d’Ivoire), « Trois dans le temps »(Argentine), « Le cercle », »Fibre de l’âme » et « Bal d’amour »(Algérie), « Bach Concerto » (Turquie), « Lips and Hands » (Mexique), »Ver Te Dance » (République tchèque), « Daphnis et Chloé »(France), enfin « Mémoires » (Grèce). La chorégraphe libanaise Lamia Saifeddine, qui vit et travaille en France depuis de longues années, a été époustouflante dans « Lilith », un spectacle intelligent qui se distingue par une conception à la profondeur historique, une expression corporelle d’un niveau technique soutenu et une esthétique remarquable. Cette artiste, qui assume la pratique de la danse et la défend en tant qu’art à part entière, s’attaque aux « idées reçues » qui, dit-elle, « réduisent l’image de la femme orientale et maghrébine à la sensualité de Shahrazade et au cliché de la danseuse du ventre ». A l’exception de « La boîte magique » (Algérie), « Insène »(Syrie) et à un degré moindre « L’imprévu arrive toujours » (Egypte), remarquables au plan esthétique et technique, mais livrés au premier degré d’autres spectacles comme « Le caméléon » d’Espagne se sont distingués par une conception à dominance technique. Dans les spectacles en off, représentant la Grande-Bretagne, l’Ecossais Billy Cowie a retenu toutes les attentions avec « Stereoscopic Trilogy 2 », un spectacle visuel inédit en 3D, décliné en trois parties, où la danse contemporaine s’est alliée à la haute technologie. Les six troupes algériennes ont, elles, offert une prestation correcte, selon les observateurs qui soulignent les efforts appréciables dans la maîtrise des techniques chorégraphiques des jeunes danseurs « promis à un bel avenir ».

Un public intéressé mais mal orienté

Outre les spectateurs avertis, présents à chaque édition, le 5e Festival de danse contemporaine a attiré beaucoup de néophytes, en quête de nouvelles sensations et curieux de découvrir les nouvelles tendances de cet art. Le seul bémol à retenir de cette édition réside dans l’organisation qui a révélé des carences dans la communication : la documentation, censée renseigner sur les spectacles, a brillé par son absence livrant le public à une appréciation approximative, alors que les observateurs n’ont pas manqué de relever l’ »indigence » du protocole lors des remises des diplômes de participation aux troupes, à l’issue de chaque prestation. Un spectacle de performance, regroupant une cinquantaine de danseurs ayant pris part aux résidences internationales artistiques programmées au cours du festival, devrait clore le 5e FCIDC placé sous le thème évocateur de « Passerelles »

Partager