Comme nous l’avons déjà rapporté dans ces mêmes colonnes, le projet d’alimentation en gaz naturel de la commune d’Aït Yahia Moussa est toujours au stade de promesse. Son lancement n’est pas pour demain, car l’avis d’appel d’offres n’est pas encore lancé. C’est dire que la population de cette commune, qui s’élève à plus de vingt mille habitants, doit encore tenir son mal en patience. » Parfois, nous achetons les bonbonnes du gaz butane à trois cents dinars. Lorsqu’il neige, elles se font très rare. Leur prix atteint les mille dinars », nous déclare cet habitant de Tifaou. Alors, les habitants de cette municipalité notamment ceux dont les foyers sont perchés au sommet de la montagne, n’ont le choix que de recourir à l’utilisation du bois sec pour se réchauffer. D’ailleurs, plusieurs villageois ont en déjà stocké des quantités suffisantes qui leur permettront de passer un hiver au chaud. » Nous habitons à quelques centaines de mètres des maquis. C’est en été que la plupart d’entre nous ont ramassé le bois sec. Il ne faut pas attendre l’hiver pour aller dans la forêt « , nous dit ce citoyen d’Agouni Ahcène. Il y a même des villageois qui en achètent. Une benne de tracteur coûte entre six mille et sept mille dinars », nous confie un jeune villageois qui ramasse du bois pour le revendre après. » Il y a beaucoup de risques de pénétrer dans ces maquis. On a peur de l’explosion d’éventuels engins enfouis sous terre par des terroristes durant la décennie noire », ajoutera-t-il. Certains villageois rencontrés ont avoué qu’ils préfèrent l’utilisation du bois sec. « En plus de sa cherté sa rareté la bonbonne du gaz présente des risques d’asphyxie au monoxyde de carbone. Quand on utilise le gaz butane, on encoure un sérieux risque », dit cet habitant du chef-lieu. Les citoyens d’Aït Yahia Moussa, qui n’ont le choix, pour cette année, que de recourir au bois pour se réchauffer comme au beau vieux temps, souhaitent qu’ils auront, l’an prochain, cette commodité dans leurs foyers surtout que les autorités de wilaya tablent sur un taux de pénétration du gaz de ville dépassant les 90%.
Amar Ouramdane