Une virée au marché des fruits et légumes et l’on constate que les prix des fruits et légumes ont pris de l’altitude. Une augmentation engendrée, nous dira-t-on, par les abondantes pluies de ces quelques dernières semaines. Le chou-fleur est passé de quarante à cent vingt dinars le kilo, en l’espace d’une semaine seulement. La tomate est à soixante-dix, la carotte à soixante et la pomme de terre à quarante cinq dinars. Et aucun légume n’est épargné. « C’est impossible ! Un kilo de chou-fleur à cent vingt dinars ?! En quelques jours seulement, son prix a presque quadruplé. Mais qui décide de ces augmentations ? Où est l’Etat ? », s’indignera un père de famille. Quant aux fruits, ils sont pratiquement inabordables. Ceux de saison n’étant pas proposés en suffisantes quantités, il est très difficile pour la plupart des bourses de se rabattre sur ceux d’importation. La mandarine est affichée entre 150 et 200 dinars le kilo, selon qu’elle soit locale ou importée. La banane à cent soixante-dix dinars et la pomme entre cent quarante et cent soixante. Concernant les légumes secs, très prisés en cette période de froid qui s’installe de plus en plus, ils n’ont rien à envier aux frais. Le kilo de haricots a atteint les trois cent vingt dinars ! C’est du jamais vu, même dans les épisodes de grandes pénuries. Les lentilles et autres pois cassés ne sont pas en reste, leurs prix sont des plus dissuasifs. C’est un hiver des plus difficiles à gérer qui s’annonce, notamment pour les ménages à revenus moyens, et que dire des plus pauvres ! Quelle en est la cause ? Y a-t-il un quelconque contrôle ? Les acteurs du marché se rejettent la balle. Les détaillants disent que les hausses ne dépendent pas uniquement d’eux, mais de tous les intermédiaires qu’il y a entre l’importateur et eux. «Vous savez, le kilo de haricots blancs que vous voyez sur nos étals, il a transité au moins par quatre mains. Et chacun prend sa marge bénéficiaire. Combien croyez-vous que nous pourrions le vendre ?», nous rétorquera un détaillant auquel nous avons posé la question.
Amar Ouramdane
