Une quinzaine d’exploitants de terres fertiles, situées au lieu dit Sahel, entre le CW41 et l’oued Tassafath, ne savent plus à quel saint se vouer pour que les pouvoirs publics décident de leur accorder un projet d’électrification de leurs fermes.
La plupart de ces fermiers outre la pratique des cultures maraîchères et céréalières exploitent aussi des étables de vaches laitières et d’engraissement de veaux ou des poulaillers d’élevage de poules pondeuses et de poulets de chair. « Nos fermes sont situées entre deux agglomérations électrifiées, c’est-à-dire à moins d’un kilomètre du village Taghzouith et à moins de 500 mètres de Laazib Mouhli. Le réseau électrique principal, alimentant ces deux localités, traverse nos terres c’est pourquoi nous avons cru que notre demande d’électrification ne sera qu’une formalité puisqu’on ne cesse d’entendre que tout ce qui relève du domaine agricole passe en priorité ce qui est archi faux d’ailleurs ou du moins en ce qui nous concerne », expliquera Djelouah Abdenour, un agriculteur qui ne décolère pas. Et d’ajouter : « On a formulé une demande, il y a une vingtaine d’années aux autorités locales, leurs expliquant les conditions pénibles d’exploitation sans l’énergie électrique, une demande que nous cessons de relancer. Une commission technique s’était déplacée il y a six ans sur place et a constaté de visu nos déboire quotidien et à notre grand étonnement, quelques mois après, des réseaux d’extension de l’énergie électriques ont été réalisés dans les nouveaux quartiers de la ville et dans les villages mais nos fermes ont été ignorées ». Il continuera dans la foulée en mettant en exergue le recours à des groupes électrogènes qui sont loin d’être une solution fiable : « Nous travaillons avec des groupes électrogènes qui sont loin d’être la solution recherchée. Il faut faire face au coût d’achat très élevé du groupe, sa maintenance par des réparations onéreuses, notamment lors des panes et l’achat du gasoil ». Par ailleurs, notre interlocuteur nous informera que les exploitants ont essayé de solutionner le problème par leur propres moyens en décidant de financer eux-mêmes le projet d’extension mais la somme exigée par la Sonelgaz dépasse tout entendement. « On 2001, on a formulé une demande à la Sonelgaz pour nous alimenter en énergie électrique à nos frais, mais à la réception du devis qui se chiffrait à cent vingt millions de centimes, nous avons jugé la somme demandée très au dessus de nos moyens. Imaginez un peu à combien il se chiffrerait aujourd’hui si on refait une autre demande. Donc, la solution possible reste les pouvoirs publics », se révolta, ainsi, cet agriculteur visiblement déterminé plus que jamais à continuer le combat avec ses paires jusqu’à l’aboutissement de leur projet qu’il juge légitime. « Il y a trois ans, on a relancé l’APC par lettre mais le maire n’a même pas daigné nos répondre. Cette année encore, on a relancé le nouveau maire qui nous a demandé de faire un devis chez un architecte que nous avons fait établir en cotisant 1 000 dinars chacun, lequel a été déposé au niveau de l’APC et on n’a toujours pas reçu de réponse. On a même écrit au wali et fait un appel par le biais de la radio mais en vain. Personnellement, je souffre énormément. Car en ce moment j’exploite une huilerie traditionnelle dans un local exigu situé au centre du village où la rue d’accès est très étroite, ne permettant pas le passage aux voitures, alors que j’ai deux locaux à Sahel de 24/6 mètres chacun. J’attends juste que ce problème d’électricité soit résolu pour transférer mon huilerie là-bas. Je demande un peu de compréhension à nos élus car notre situation est critique. On veut améliorer nos exploitations mais sans l’énergie électrique on ne peut rien faire », a ajouté notre interlocuteur avec une note d’optimisme cette fois-ci. « On attendra la réponse, sinon on continuera à frapper à toute les portes de qui de droit pour décrocher ce projet, sans cela c’est la faillite programmée de nos exploitations », a avoué ce fellah.
L. Beddar

