Séminaire pour l’élargissement de la participation des femmes à la vie publique

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L’association culturelle ‘’Amusnaw’’ a organisé avant-hier, un séminaire sur la participation des femmes à la vie publique. Il y a été question, entre autres, du quota réservé aux femmes dans la vie politique et du trop petit nombre de places de décision qui leur sont réservées. En effet, la femme, même si elle a investi tous les secteurs de la vie publique, n’a pas pour autant accès à des postes de responsabilité. Le séminaire, inscrit sous le thème ‘’La présence des femmes dans les institutions : états et perspectives’’, dévoilera les chiffres recensés à travers le territoire national. Mme Aït Abba Hayat, coordinatrice du projet mis en avant lors de la rencontre, donnera le nombre de postes à responsabilités occupés par les femmes. Il n’existe qu’une seule femme wali (à Aïn Timouchent), 4 femmes ministres, 22 femmes directrices de la santé 65 sous-directrices et une femme procureur. La rencontre a aussi permis de présenter le projet de l’association portant ‘’Renforcement des capacités et formation en leadership pour renforcer la participation des femmes dans les institutions : états des lieux et perspectives’’. Soutenue par le fonds des nations unis pour la démocratie (FNUD), l’association culturelle ‘’Amousnaw’’ initie ce programme dédié aux femmes. Tel qu’il a été présenté jeudi dernier, il a comporté des cycles de formation, des séminaires à travers tout le territoire national, en plus de la réalisation d’une enquête d’opinion sur la femme dans la vie publique. Cette dernière a permis de porter un éclairage sur l’engagement des femmes dans le pays. Un engagement qui les a amenées à investir avec force le mouvement associatif, entre autres. Chose qu’affirmera Mme Ferroudja  Moussaoui, représentante de l’association. Elle ajoutera que « la participation des femmes dans la vie publique a permis et permettra de participer à un changement social qui doit aboutir à une véritable égalité telle qu’inscrite dans la constitution ». Lors de la rencontre abritée par l’hémicycle Aïssat Rabah de l’assemblée populaire de wilaya, on a tenté de faire le tour de la question. Essayant par là même de cerner le taux de participation des femmes dans tous les secteurs de la vie publique. Un taux que les participants ont jugé minime et insuffisante. C’est le cas notamment pour ce qui est de la vie politique. Un axe sur lequel se sont étalées plusieurs intervenantes. Mme Aït Zai Nadia, chargée de cours à la faculté des droits de l’université d’Alger et directrice de centre de documentation sur le droit des enfants et des femmes, a parlé de « la stratégie des organisations de la société civile pour imposer la politique des quotas pour la participation des femmes dans la vie politique ». Après avoir énoncé l’historique de la participation de la femme au vote en Algérie, l’intervenante expliquera que l’engagement de la gente féminine dans le domaine politique est le résultat du multipartisme. Même si, précise-t-elle, « Cela n’a été que minime ». Mme Aït Zaï Nadia a souligné par la suite que, depuis, la présence des femmes s’est faite peu à peu remarquer et encourager, par l’entrée de femmes dans les autres domaines, notamment les administrations. L’intervenante déplorera néanmoins le fait que la présence des femmes « ne touche pas, ou rarement, les postes de décision et de responsabilité ». C’est d’ailleurs, enchaînera-t-elle, sur ce volet que se concentre désormais le combat de la majorité des féministes. « Nous sommes toujours pour l’abrogation du code de la famille, et de l’autre côté pour l’élargissement de l’éventail de la participation de la femme à la vie politique », dira-t-elle. La rencontre s’est prolongée toute la journée de jeudi, avec l’intervention d’autres conférencières dont Mme Hadj Arab Laila, avocate. Elle parlera pour sa part  d’une « lecture critique de la loi portant participation des femmes en politique ». Mme Soumaïa Salhi, psychologue, cadre à l’UGTA et présidente de l’Association pour l’Emancipation de la femme (AEF), interviendra en donnant l’exemple du combat syndical de la femme, à travers sa communication intitulée ‘’la réalité des femmes dans l’UGTA, une féminisation en devenir !’’.

T. Ch.

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