Ighil Boulkadi dans le dénuement

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Le village d’Ighil Boulkadi, à quelques jets de pierres du chef-lieu communal de Souk El Tenine, dans la daïra de Maâtkas, au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, est dans un dénuement criant.

Ses mille habitants ne savent plus à quelle porte frapper pour bénéficier d’un peu de développement.  Aucune unité de soins, aucun bureau de poste ni aucune antenne administrative. Les villageois, notamment les plus âgés, sont malmenés par les déplacements incessants vers le chef-lieu. Pour un simple papier administratif, il leur faut se rendre au siège de l’APC. Pour un simple vaccin, un changement de  pansement ou la moindre injection, ils sont contraints d’aller à la polyclinique sise au chef-lieu. Pour retirer leur pension, envoyer une lettre ou même acheter un timbre poste, ils sont obligés d’aller en ville. C’est dire qu’aucune infrastructure de base n’est disponible dans ce village et c’est d’ailleurs le cas pour beaucoup de village à travers la daïra de Maâtkas. Seule une école primaire y a été érigée mais elle n’est toujours pas dotée de cantine. Sur le plan culturel, le village ne dispose d’aucun foyer de jeunes et d’aucune association. Un stade matico existe tout près de l’école primaire mais point de club ou d’association sportive. C’est dire que le village est en hibernation prolongée.

Chutes de tension, coupures d’électricité routes endommagées…

Le réseau routier est très sérieusement endommagé notamment par les travaux de gaz. Le CW147 reliant le chef-lieu au dit village est dans un état déplorable. Les travaux l’ont carrément labouré de plusieurs centimètres de profondeur. La boue a recouvert la chaussée. Les habitants ont toutes les peines du monde pour se déplacer. « Ce tronçon du CW147 est laissé à l’abandon. L’entreprise du gaz la sensiblement détérioré. Les travaux de remise en l’état ne sont même pas à l’ordre du jour. Nous sommes obligés de marcher au beau milieu de la chaussée au péril de notre vie et les automobilistes ne font rien pour nous ménager », nous dira un piéton. Concernant le réseau de l’électricité les chutes de tension et les coupures sont légion, notamment à la nuit tombée. Un habitant nous confiera : « A partir de 19 heures l’électricité commence à faire des siennes. Les chutes sont récurrentes et les disjonctions fréquentes. Ce sont les jeunes qui essaient de rétablir le courant. Notre village est presque tous les jours plongé dans le noir le plus complet dès la fin de l’après-midi ». Rappelons que deux hameaux, à savoir Amalou et Ighil Boulkadi sont alimentés par un seul transformateur. Nous avons appris qu’un projet de réalisation d’une niche  a été inscrit au profit du village, le choix de l’assiette a même été effectué depuis plus d’une année. Mais le lancement des travaux est renvoyé aux calendes grecques. Concernant le gaz naturel, les habitations implantées sur l’axe principal du CW147 ont été raccordées, toutefois, la mise en service tarde à se faire. C’est  d’ailleurs le cas dans toute la daïra de Maâtkas. Une opposition au niveau des villages d’Ait Izid et d’Agouni Bouffal serait à l’origine de ce retard.

Hocine T

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