Après les multiples opérations de remise sur les rails du commerce, entreprises par les brigades de la police urbaine à travers tout le territoire national, le laisser-aller semble regagner du terrain, ces derniers temps, offrant un spectacle des plus affligeants d’un commerce brouillon et désordonné.
En effet, des files entières d’étals, de charrettes et de camionnettes proposant toutes sortes de fruits et de légumes, sont observables tout au long de la sortie-est de la ville. Des commerces mobiles qui attirent les clients dans leurs véhicules. Un grand nombre de citoyens venant des communes de l’est de la wilaya mais également de Sour El Ghozlane et El Hachimia, plus au sud, cèdent à la facilité et font leurs courses sans grands détours. Pourtant, l’emplacement choisi par ces commerçants de bord de route n’est pas sans entraver la circulation routière, car à certaines heures de grande affluence, la circulation se bloque durant de longues minutes, malgré la présence, sur les lieux, d’un barrage fixe de la gendarmerie nationale. D’autre part, la façon de faire de ces commerçants «rebelles» n’épargne ni l’environnement ambiant, pollué par les innombrables déchets laissés ça et là et encore moins les consommateurs puisqu’elle présente un réel danger sanitaire, notamment lors de la vente de produits sensibles comme les viandes ou les œufs.
À Bouira, par exemple, un vendeur propose à ses clients des poulets exposés à même la route et en toute circonstance. À Oued El Berdi, un jeune installé sur le bas côté de la route, juste en face du siège de l’APC, propose à pleines mains, des abats de volailles dans de vulgaires récipients synthétiques. Des pratiques moyenâgeuses qui bafouent les règles d’hygiène élémentaires. Une entrée dans le désordre et l’anarchie qui trace déjà les débuts d’une descente sociale toujours dégringolant, se dégradant au fil des jours et au gré de certains et cela avec la totale complaisance des autorités aux commandes, visiblement bien décidés à accepter les moindres desideratas des citoyens.
J. B.