8046 personnes atteintes en Algérie

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L’auditorium du centre hospitalo-universitaireNedir Mohamed a abrité dans la matinée d’hier, la célébration officielle de la journée mondiale de lutte contre le sida.

En marge de cette célébration, une journée scientifique, placée sous le thème «pour une génération sans sida», a été organisée avec pour objectif de parvenir à «zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro décès liés au sida». Le CHU de Tizi-Ouzou a également bénéficié du lancement du centre de référence de prise en charge des patients atteints du Sida/Aids, accordé par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, et qui sera domicilié au niveau du service des maladies infectieuses du CHU. A cette occasion, le DG du CHU, le Pr Ziri, a déclaré lors de son allocution d’ouverture que «la journée mondiale du sida est célébrée au CHU de Tizi-Ouzou depuis sa proclamation par l’OMS en 1988. Elle constitue une occasion pour tous de lutter contre le sida, de réaffirmer leurs engagements et de faire le point sur l’évolution de cette pandémie». Pour ce qui est des statistiques, l’intervenant dira que «le total cumulé de 1989 à 2013, sur le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou, est de 42 cas de sida et 44 cas de séropositivité. Cette célébration offre l’opportunité de promouvoir la prévention, le diagnostic, le traitement et la prise en charge du VIH/Sida» Le président de la commission santé à l’APW de Tizi-Ouzou, le Dr M’Sella, a déclaré en marge de cette célébration que «c’est avec ce genre de manifestations que nous arriverons à lever les tabous qui entourent cette maladie. Le Sida est une maladie chronique et non un tabou. Le lancement du centre de référence est un grand acquis pour la région et, en ma qualité d’élu à l’APW, je lance un appel solennel à la création d’une association de lutte contre le Sida/VIH, et nous serons là pour aider et accompagner les initiateurs». Le représentant du ministère de la Santé le professeur Mesbahi, a déclaré que «la lutte contre l’infection du VIH continue de bénéficier d’un encadrement et du financement des autorités politiques au plus haut niveau. Cette lutte s’inscrit dans un partenariat avec l’ONU. Pour l’année 2013/2014, nous allons vers l’amplification d’un dépistage plus ciblé et mieux fait ». Le représentant de l’ONU-SIDA à quant à lui, indiqué : «Je suis plus optimiste que jamais, car le nombre de décès est en net recul et les recherches avancent à grands pas. C’est grâce à des efforts menés conjointement que nous parviendrons à bout du Sida».

Selon l’étude réalisée par l’institut Pasteur d’Algérie, laboratoire national de référence VIH/Sida, le total cumulé des cas, de 1985 au 30 septembre 2013, est de 8 046 personnes atteintes du VIH en Algérie, dont 1443 cas de sida et 6 603 cas de séropositifs.

Entre 25 et 49 ans, la tranche d’âge la plus touchée

La même étude démontre que les wilayas où l’on enregistre le plus grand nombre de personnes atteintes du VIH sont Tamanrasset (528 cas), Tiaret (714), Alger (2 068), Sétif (165), Saida (386), Sidi Bel Abbes (322), Mostaganem (175), Mascara (317), Oran (362) et Ghardaïa (179). La répartition, selon l’âge, des personnes dépistées se présente comme suit : 02,3% ont de 0 à 14 ans, 89,2% de 15 à 49 ans, et 08,6% ont plus de 50 ans. En conclusion, l’épidémie liée au VIH est à faible prévalence (0,1%) en Algérie. Mais, il est notable qu’aucune région n’est épargnée. La tendance à la croissance et à l’apparition de nouveaux cas déclarés est de 700 nouveaux cas par an. Quant au mode de transmission de la maladie, dans 70% des cas il est sexuel. La tranche d’âge la plus touchée par la maladie est celle comprise entre 25 et 49 ans.

Autre constatation, cette pathologie touche, de façon quasi égale, les deux sexes. Le Dr A. Bouchaib, du service de dépistage de l’infection au VIH du service des maladies infectieuses du CHU de Tizi-Ouzou, a présenté une communication selon laquelle l’Algérie est un pays à faible prévalence par l’infection au Sida/VIH. « 44 patients ont été dépistés et déclarés séropositives au service de consultation des maladies infectieuses du CHU de Tizi-Ouzou, sur une période de 15 ans, soit du 1er janvier 1989 au 31 octobre 2013 », dira-t-il. Le dépistage s’est fait volontairement pour 09,09% d’entre les 44 patients, à la demande du médecin pour 81,81% des cas, après un don de sang pour 06,81% et après demande d’un bilan prénuptial dans 02,22%. Par ailleurs, 40,9% des cas sont des femmes. Pour ce qui est du mode de contamination de ces 44cas, Deux (2) l’ont été par transfusion sanguine, 02 sont dus à la toxicomanie, 31 suite à des rapports sexuels dont 4 homosexuels, 02 par transmission mère-enfant et 07 non précisés. En conclusion, le Dr A. Bouchaib indiquera que « la priorité est de réduire le plus largement possible le nombre de personnes infectées qui ignorent leur statut sérologique, grâce, entre autres, à l’élargissement de l’offre de dépistage». La communication du Dr Amrani du CHU de Tizi-Ouzou, qui s’appuie sur le Plan National Stratégique (PNS 2013/2015) intitulé «Stratégie nationale d’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant», le principe de base de cette stratégie ETME est l’élimination de toute nouvelle infection au VIH chez l’enfant due à une transmission verticale du virus à partir de sa mère. Le Dr Amrani préconise, pour les femmes enceintes, un dépistage systématique et une mise sous ARV pour celles qui seraient séropositives, pendant la grossesse et après l’accouchement, avec un suivi biologique. Pour l’enfant, il faut un dépistage précoce aux deux premiers mois après sa naissance et la mise sous ARV avec suivi biologique pour ceux nées de mères séropositives.

Karima Talis

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