Une famille du village Behalil, relevant de la commune de Tirmitine au sud-ouest de Tizi-Ouzou, vit le calvaire depuis l’année 2006. Le père de famille, ancien employé de la mairie de Tizi-Ouzou, a fait des pieds et des mains et a frappé à toutes les portes (APC, daïra et wilaya) pour acquérir un logement social, en vain. M.Taif, puisque c’est de lui qu’il s’agit, nous raconte son long cauchemar : « J’ai commencé par saisir le chef de daïra, en 2006, pour prolonger les délais d’éligibilité à la formule de l’aide à l’auto-construction. Je ne pouvais pas financer les travaux de terrassement et de réalisation de la plate-forme exigée au préalable. Etant père de 3 enfants en bas âge et ayant un salaire de misère, je n’arrivais même pas à subvenir aux besoins les plus élémentaires de ma petite famille. Malheureusement, mes cris de détresse n’ont pas trouvé d’écho favorable. En 2007, j’ai sollicité les mêmes services pour un logement social, comme je n’ai eu aucune réponse. J’ai saisi l’ancien wali de Tizi-Ouzou et mon cas n’a pas été pris en charge, et depuis, c’est la galère. Les nombreux écrits et les nombreuses demandes que j’ai introduites n’ont rien changé à ma situation, bien au contraire, je me suis appauvri davantage et j’ai continué de vivre dans mon taudis de 2 pièces construites à l’aide de roseaux et d’argile ». En 2011, on a enfin décidé de lui octroyer une nouvelle aide à l’auto-construction de 70 millions de centimes. Il entama les travaux et réalisa la plate-forme. Hélas, comme un malheur ne vient jamais seul, les intempéries de février 2012 sont venues à bout de son taudis. Les autorités locales ont pris la décision de le recaser dans le foyer de jeunes de Behalil, en attendant de trouver une solution. Aujourd’hui, la famille est mise en demeure de quitter les lieux. M. Taif, que nous avons contacté dira : « Après avoir coupé le courant et l’eau potable, l’APC me somme de libérer le foyer de jeunes. Où vais-je aller en ces temps de froid et de pluies avec ma femme et mes trois petits enfants? L’APC et la daïra ne veulent rien faire pour m’aider à sortir de ce calvaire. J’implore, en dernier lieu, le premier magistrat de la wilaya pour intercéder en ma faveur ». Pour sa part, le maire de Tirmitine, que nous avons questionné à ce sujet, répondra : « Premièrement, c’est ce citoyen qui a attaqué lui-même l’APC en justice, malheureusement pour lui, il n’a pas eu gain de cause. Du coup, c’est la justice qui le somme de quitter le foyer de jeunes. Pour notre part, nous lui avons attribué une aide à l’habitat rural et il a également été indemnisé dans le cadre des intempéries. Pour ce qui est d’un logement social, la réglementation ne le permet pas ». Dans tous les cas de figure, cette famille vit dans des conditions misérables et insoutenables. Il est du devoir des responsables de trouver une meilleure solution, autre que celle de mettre à la rue cette pauvre famille.
Hocine T.
