Dans le cadre du suivi et de l’évaluation du système de veille mis en place contre l’introduction de la grippe aviaire en Algérie, une série de rencontres régionales regroupant les directeurs des services agricoles, les conservateurs des forets, les inspecteurs vétérinaires, les présidents de chambres d’agriculture, ont été organisées à Annaba et à Oran. La dernière rencontre qui viendra ainsi clôturer cette série de conférences a réuni hier à l’hôtel Mouflon d’or les représentants des 19 wilayas du centre du pays, en présence du premier responsable du secteur, Saïd Barkat pour faire le point sur ce dispositif qui a remarquablement évolué depuis six mois, suite à la déclaration de foyers de contamination en Asie et dans d’autres pays de l’Europe. De prime abord, le ministre s’est voulu rassurant et a tenu tout au long de son discours à tranquilliser la population, sans toutefois omettre d’appeler toutes les parties concernées par la prévention contre ce virus, à se montrer très vigilantes et à ne ménager aucun effort afin de veiller sur la sécurité des citoyens. Il affirmera que toutes les précautions nécessaires ont été prises et que toutes les bonnes volontés sont mobilisées pour surveiller tous les passages potentiels des oiseaux migrateurs et ajoutera que des tests sont régulièrement faits par les services forestiers et que sur les 150 prélèvements accomplis jusqu’à présents dans les zones humides et les régions à haut risque, aucun cas de grippe aviaire n’a été détecté. Un budget prévisionnel de 980 millions de dinars En dépit de toutes ces précautions de prévention prises au niveau des cellules de surveillance, installées sur tout le territoire national et les dispositions financières octroyées pour cette question, avec une enveloppe prévisionnelle de 980 millions de dinars dont 150 millions sont déjà déboursés, Saïd Barkat insistera sur le fait que même si l’Algérie est actuellement à l’abri, le risque zéro n’existe dans aucun pays et que la vigilance est de rigueur. Il fera savoir également que cette vigilance doit être redoublée durant cette période automne-hiver durant laquelle les flux migratoires se déplacent de l’Europe du nord et transitent par Gibraltar et l’ouest algérien ainsi que de l’Asie pour passer par l’Est de notre pays. Le centre du pays est donc l’endroit le moins exposé à accueillir ces oiseaux, porteurs potentiels du virus H5N1, sauf échappée exceptionnelle, bien entendu. Ceci dit, selon le classement établi par la FAO, l’Algérie est loin d’être un pays à risque parce que si l’on se fie aux chiffres avancés, sur les 3 milliards d’échanges migratoires qui s’effectuent dans le monde, seulement 200 à 300.000 d’oiseaux migrateurs transitent par notre pays. Barkat appelle les aviculteurs à produire davantage.Voulant faire éviter aux aviculteurs le piège de la psychose, qui pourrait les amener à ne plus produire de quantités importantes de volaille, le ministre de l’agriculture lancera un appel solennel à ces éleveurs pour continuer leur activité ordinaire et de s’approcher des services vétérinaires et des instances compétentes pour pouvoir faire de l’élevage dans des endroits couverts afin d’éviter les risques en plain air. Il argumentera par le fait que la diminution de la production nationale laissera le champ libre aux producteurs étrangers qui envahiraient alors nos marchés. Aux aviculteurs clandestins qui échappent à tout contrôle, le ministre leur demandera également de se manifester, pour qu’ils puissent bénéficier de toutes les dispositions prises dans ce cadre. Interrogé sur la production par Saidal du Tamiflu, un médicament contre la grippe aviaire chez l’homme, M Barkat dira que bien que pour le moment, il n’ y a aucune raison de le produire, vu que le virus n’est même pas décelé chez l’oiseau, il ne voit aucun inconvénient à cette initiative d’autant plus que le Tamiflu est un anti-grippal qui pourrait être utilisé contre les autres formes de grippe.
H. Hayet
