Trois ans pour avoir handicapé son neveu

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Alors que dans son réquisitoire, le procureur a requis 7 ans de prison ferme à l’encontre de l’accusé S. S. pour avoir rendu handicapé son neveu S. M., le verdict prononcé, hier, par le président de la cour criminelle de Béjaïa, à l’issue des délibérations, ne fait mention que de 3 ans de réclusion criminelle.Les faits de cette malheureuse affaire, qui ont eu pour cadre la paisible commune de Tamridjt dans la daïra de Souk El-Tenine, remontent à la journée du 27 novembre 2004. Ce jour-là, vers 7 h 30 du matin, l’accusé, un sexagénaire, père de 5 enfants, aurait, selon l’accusation, mis à profit le fait de se retrouver seul, avec son neveu S. M. pour lui porter deux coups de couteau qui priveraient à vie la victime, âgée de 24 ans au moment des faits, de l’usage de son bras. Il pensait ainsi se venger, toujours selon l’accusé, d’une bagarre qui, à cause de l’intervention de la future victime, ne se serait pas terminée en sa faveur et qui a eu lieu la veille avec son père pour une histoire embrouillée de descente de tuyaux de canalisation d’eau de pluies à partir des terrasses de leurs maisons mitoyennes.Au cours de l’interrogatoire mené par le président de la cour, l’accusé reconnaissait avoir eu une altercation la veille, avec son frère, altercation, précise-t-il où la victime serait intervenue pour aider son père et pour le menacer de représailles. Il déclare également, sur interpellation du président avoir poussé la victime contre une clôture faite de barre de fer mais refute de manière catégorique l’accusation selon laquelle, il aurait fait usage d’un couteau.Au cours de l’audience, la partie civile pour qui, il ne fait aucun doute que la blessure est due aux coups de couteau et non à une chute, s’est surtout attelée à mettre en exergue le handicap à vie de la victime à partir de l’âge de 24 ans.Le procureur qui a requis 7 ans de réclusion criminelle a bâti son intervention sur les déclarations contradictoires de l’accusé et sur le précédent fâcheux qui existe entre les deux familles.Quant à la défense assurée par maît Boudina, elle a axé sa plaidoirie sur l’absence totale de preuves et de témoins, qui contrediraient les déclarations de son client pour elle, demande de larges circonstances atténuantes.

B. Mouhoub

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