L’Algérie organise, aujourd’hui et demain, un sommet qui va débattre des problèmes du continent africain. Une rencontre mettra en exergue la nécessité pour les Africains de prendre en charge leurs problèmes loin de toute tutelle étrangère.
Le ministre des Affaires étrangères l’avait annoncé à Paris, la veille de la tenue du « Sommet sur la paix et la sécurité en Afrique », auquel assistait le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. L’Algérie, a indiqué le ministre des Affaires étrangères, est un partenaire indispensable dans tout ce qui concerne le continent africain. « Et il est très légitime qu’elle aspire à présider aux destinées du continent africain. Il est clair qu’avec son influence, son histoire, sa géographie et ses engagements, l’Algérie est, de fait, un acteur indispensable sur toutes les questions concernant le présent et l’avenir du continent africain », lit-on dans la déclaration de M. Ramtane Lamamra. Hormis cette volonté affichée par les décideurs du continent noir de « laver leur linge sale en famille », ce sommet aura également pour objectif le renforcement de la relation entre l’UA et les membres africains du Conseil de sécurité de l’ONU. Dans un contexte international difficile, l’Algérie n’entend pas se mettre en retrait et se contenter d’observer, notamment en ce qui concerne les conflits entre pays africains. Selon Ramtane Lamamra, « l’Algérie veut interpeller la communauté internationale à appuyer et accompagner davantage les efforts de l’Afrique dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits et des crises ». Dans son intervention lors du sommet de l’Elysée, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué : « l’Afrique qui a réalisé des avancées significatives dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits, fait face à de nouvelles menaces : le terrorisme et le crime transnational organisé notamment le trafic de drogue ». C’est pourquoi, le dossier relatif à la sécurité en Afrique interpelle tous les acteurs des organisations internationales et les chefs d’Etat et les pousse à considérer cette question comme primordiale. L’exemple du pays voisin, le Mali, est le plus édifiant. En effet, ce pays, qui poursuit difficilement une transition politique de remise à jour de ses institutions et une lutte sans merci contre le terrorisme, est déchiré pour des questions d’intérêts, par différents protagonistes. Raison pour laquelle, entre autres, il devient urgent pour les dirigeants africains de s’approprier les questions africaines avec le renforcement des capacités de l’Union Africaine. Et ce sera justement un des points, et pas des moindres, de ce sommet que l’Algérie abritera aujourd’hui et demain.
Ferhat Zafane