Dix ans après son introduction, le système Licence Master Doctorat (LMD) suscite toujours les débats et autres interrogations, quant à son application et son assimilation.
C’est dans le but de faire « le bilan » de dix années que l’université « Akli Mohend Oulhadj » de Bouira, a organisé hier, une conférence ayant pour thème : « Les bases d’un bon exercice pédagogique et une assimilation du LMD en Algérie ». Les différents intervenants, notamment le Pr. Haidouche Ahmed, directeur du laboratoire scientifique dédié au LMD, ainsi que l’expert et professeur Abdelkrim Harzallah, enseignant à l’université de Boumrdès, ont évalué le système LMD. Et le moins que l’on puisse dire, est que ces experts ont relevé un certain constat d’échec. « Le taux d’assimilation du LDM reste encore faible chez les étudiants comme chez les enseignants », notera M. Haidouche. Avant d’ajouter : « Ce système ne s’est pas encore enraciné et il est toujours mal perçu chez la communauté estudiantine. Cette dernière le voit comme un obstacle (…) Nous devons à tous prix y remédier ». Ainsi et selon l’orateur, le système LMD en Algérie fait face à « d’énorme difficultés de compréhension ». Parmi elles, il citera entre autres, la relation entre le tissu universitaire et le secteur professionnel, la faiblesse des investissements des entreprises hors hydrocarbures diminue les chances de l’étudiant d’entrer dans le secteur professionnel en matière de formation, le manque d’effectifs des enseignants pour l’encadrement,… etc. Toujours dans le chapitre des « contraintes » liées à l’application du système LMD, les orateurs ont souligné également, l’appréhension de la population des étudiants et de leurs parents, situation qui nécessite encore plus d’information en amont (au lycée) et en aval (lors des inscriptions à l’université), et les difficultés rencontrées par des enseignants en passant de l’enseignement traditionnel à une formation pédagogique. Ce constat, faut-il le reconnaître, est loin des objectifs fixés par le ministère de l’Enseignement supérieur et la recherche scientifique, lors de l’introduction du LMD en 2004. Ces objectifs étaient, pour rappel, d’assurer une formation de qualité en prenant en charge la satisfaction de la demande sociale, la création d’une véritable osmose avec l’environnement socio-économique en développant toutes les interactions possibles entre l’université et le monde qui l’entoure, le développement des mécanismes d’adaptation aux évolutions des métiers, la consolidation des missions culturelle par la promotion des valeurs universelles qu’exprime l’esprit universitaire, notamment celles de la tolérance et du respect de l’autre. Enfin, les experts qui étaient présents à cette rencontre ont émis quelques recommandations afin de permettre la résurgence du LMD et son assimilation auprès des étudiants comme des professeurs. Ainsi, ils ont préconisé de «gérer les relations avec les partenaires extérieurs pour l’accueil des stagiaires, prendre en charge les besoins spécifiques à l’organisation des stages, assurer l’encadrement des stagiaires sur le terrain du stage, gérer l’évaluation et la valorisation des travaux de stage ».
Ramdane B.