Site icon La Dépêche de Kabylie

Le crédit à la consommation réhabilité dès 2014

M. Mustapha Benbada, ministre du Commerce, a annoncé en marge de l’ouverture de  la 22e foire de la production nationale, mercredi dernier, le retour du crédit à la consommation, dès 2014, à la faveur de la loi de finance complémentaire de ladite année. 

Revenant sur l’article 75 de la loi de 2009, le ministre a révélé qu’« elle sera amendée pour asseoir la marge juridique (…) et qu’un décret est en préparation pour mettre en œuvre le crédit à la consommation ». Il a en outre précisé que « la loi 09-03, portant sur la protection du consommateur, envisage, dans son article 20, l’institution de ce genre de dispositifs, en se basant sur les droits et les attentes légitimes du consommateur ». Cette nouvelle n’est pas si fraîche, dès lors que la rumeur en faisait cas depuis déjà un moment. Lors de la rencontre du ministre de l’Industrie de l’ancien gouvernement, en l’occurrence Cherif  Rahmani, et du chargé du suivi des investissements français en Algérie, Jean Pierre Raffarin, le SG de l’UGTA avait laissé entendre que « le crédit à la consommation, que le gouvernement pense rétablir après une suspension en 2009, ne concernera que les produits nationaux ». Il y va sans dire qu’une nomenclature des produits nationaux, ouvrant droit à ce crédit, doit être établie, en sus des produits assemblés en Algérie, étant donné l’insuffisance sur le marché national du produit « Made in Algeria».  « Ces produits assemblés en Algérie, même sans aucun taux d’intégration, doivent être privilégiés dans une première étape, par rapport à ceux importés, car l’activité de l’assemblage, créatrice d’emplois, est à encourager », a souligné Sidi Saïd, tout en poursuivant qu’il est convaincu que le rétablissement du crédit à la consommation « aiderait à doper la demande sur les produits nationaux ». En attendant l’aboutissement des actions pour définir le cadre légal de ces crédits à la consommation, tel l’établissement de la liste des produits concernés et des entreprises intéressées par ce type de crédits, il reste, bien entendu, de cerner les raisons objectives qui ont présidé à leur suspension en 2009 et de ce qui peut justifier, logiquement, aujourd’hui, leur réhabilitation quatre années après. Même si on a évoqué alors, le surendettement des ménages et bien des drames conjugaux pour cause d’incapacité de remboursement à temps. De plus, la difficulté d’être à jour de ses échéances relève de réflexes socioculturels. L’algérien moyen n’a jamais connu ce type de prêts qu’il considère, à priori, comme un privilège, donc pas susceptible de restitution. Est-ce que « l’homoalgerianus » a changé entre-temps ? Se comporterait-il différemment avec l’argent ou est-ce qu’on veut le mettre, à son corps défendant, face à ses responsabilités, avec ce que cela suppose comme procès et autres tracasseries, saisies de biens et soucis multiformes ? Qu’à cela ne tienne, nous finirons bien par nous faire à ces dispositions. Il est vrai que telle est la règle dans les sociétés de consommation dont on commence, petit à petit, à en faire partie, ce qui nous impose, vaille que vaille, d’en accepter les avantages comme les revers, même, souvent, amers.

Sadek A.H.

Quitter la version mobile