«On ne badine pas avec la stabilité du pays»

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Le FFS semble bien décidé à faire perdurer le suspense quand à sa participation ou non à la prochaine élection présidentielle qui avance à grand pas.  Lors d’un meeting populaire animé à la salle de cinéma « Mizrana » de la ville balnéaire de Tigzirt, 45 kms au nord de Tizi-Ouzou, et devant une assistance nombreuse, le premier secrétaire du parti, Ahmed Betatache, dira que les conditions qui permettraient au FFS de prendre part au prochain rendez-vous électoral n’étaient pas réunies. Du moins pour l’heure. « On ne peut rien avancer, concernant la prochaine élection présidentielle (…) On ne peut dire qu’on va participer à ce rendez-vous alors que tous les espaces d’expression sont fermés », explique Betatache, citant l’exemple de l’interdiction des rassemblements et des marches à Alger pour les partis politiques. Betatache indiquera, néanmoins, que cette question n’a pas encore été officiellement tranchée par son parti. Le secrétaire national du FFS précisera que son parti ne rentrera pas dans le débat autour de la candidature ou non de Bouteflika, et qu’il « ne perdra pas son temps » à polémiquer sur la loi 88 de la constitution. « Le plus important pour le FFS, ce n’est pas de savoir si Bouteflika sera capable de gouverner ou si une autre personne sera portée à la tête du pays, notre souci est de savoir si la prochaine élection sera libre», dira encore Betatache qui ajoutera que « le FFS continuera, comme toujours, son combat politique pacifique. Nous avons pris part aux dernières législatives pour des raisons tactiques et le temps nous a donné raison. D’ailleurs, le FFS vient de s’élargir dans d’autres régions du pays ». Et d’ajouter en critiquant ceux qui organisaient des marches à Alger dans le sillage des chutes des régimes arabes : « Nous n’avons jamais dévié de notre ligne politique. Le FFS est un parti d’opposition radical, mais qui ne badine pas avec la stabilité du pays. Nous avons refusé de partager le terrain de ceux qui veulent le plonger dans le feu. Le FFS ne cautionnera jamais la violence. Nous lutterons toujours pour un changement radical, mais pacifique ». L’orateur fera rappeler que la position du FFS reste la même depuis 1963. « Nous revendiquons, depuis un demi siècle, une assemblée constituante élue au suffrage universel et une période de transition politique pacifique pour passer à une deuxième République, seule option pour assurer un changement pacifique, et nous luttons toujours pour cette option », insistera Betatache. Ce dernier est aussi revenu sur les évènements de Ghardaïa, regrettant le manque de volonté politique de régler ce litige qui « pourrait porter de graves atteintes à la stabilité du pays ».

S. Sahaf

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