«90% des toxicomanes pris en charge sont des cas sociaux»

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La majorité des 160 toxicomanes pris en charge au niveau du centre intermédiaire de soins en toxicomanie (CIST) d’Iheddaden, dans la wilaya de Béjaïa, qui a ouvert ses portes en 2011, sont des cas sociaux, a-t-on appris, hier, du Dr Abbas Achour, médecin au sein de cette structure sanitaire. « Depuis l’ouverture de ce centre, spécialisé dans la prise en charge des toxicomanes, nous avons reçu pas moins de 160 personnes pris dans l’engrenage de la drogue. Nous leur avons prodigué des soins appropriés. 90 % sont des cas sociaux, c’est-à-dire des gens qui souffrent de problèmes de chômage, de logement et autres conflits familiaux. Des problèmes qui les entraînés et faits broyer par l’engrenage impitoyable de la drogue. Je n’ai eu affaire qu’à trois cas qui sont à l’aise sur le plan financier », nous expliquera Dr Abbas. Abordant la prise en charge effective de ces patients, notre interlocuteur précisera qu’elle se fait en plusieurs étapes. Les toxicomanes sont accueillis par des sociologues, qui les préparent à une rencontre avec le médecin en chef, formé en toxicomanie. Ce dernier les examine pour voir s’ils ne sont pas atteints de maladies physiques. Cette étape est primordiale, soulignera le Dr Abbas : « Une fois accueilli par un sociologue, le toxicomane est orienté vers le médecin en chef qui lui effectue un examen organique. Cela est essentiel, parce que certains d’entre eux, les plus démunis qui dorment dans la rue peuvent être atteints de tuberculose ou d’autres maladies. Ensuite, nous leur assurons une prise en charge psychologique ou psychiatrique, selon le besoin », a-t-il précisé. Interrogé sur les résultats que le centre a enregistré depuis son inauguration, le Dr Abbas affirmera que huit cas sur les 160 traités sont, actuellement, totalement délivrés de la drogue et ils ont repris une vie normale. « Nous avons réussi, grâce à une prise en charge multiple et collégiale, à délivrer huit toxicomanes (5 %) de la drogue. Les personnes concernées sont actuellement bien portantes et ont abandonné la drogue. Quelques uns se sont même mariés et ont trouvé du travail », s’est félicité notre interlocuteur, tout en précisant : « d’autres patients (30 % environ) vivent entre rémission et rechute ».  Par ailleurs, nous apprenons auprès de notre source, que ce centre bénéficie d’un laboratoire qui sert à dépister les accoutumances : « Notre travail de suivi implique la possession d’un laboratoire de dosage toxique. Cela nous permet, grâce au analyses de prises de sang, de détecter si le patient continue de consommer de la drogue ou pas. Nous avons également mis à la disposition des patients des salles de sport, de dessin et d’Internet. Des activités qui font partie intégrante du processus de thérapie »,  nous a indiqué le Dr Abbas.

Boualem Slimani

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