L’année s’achève avec son lot de manifestations à Béjaïa

Partager

Grève dans le secteur de la formation professionnelle, à l’unité Erenav de Béjaïa et dans les établissements scolaires et fermeture des sièges des APC et de daïras à Barbacha, Feraoun, Aokas, Akbou, Adekar et Souk El Tenine, entre autres, ont été le lot de la wilaya durant l’année 2013.

Barbacha a été paralysée suite à l’intronisation contestée du maire, alors que la commune de Tinebdar a fait parler d’elle suite au bras de fer engagé par le P/APC et ses colistiers élus avec le wali de Béjaïa auquel il est reproché notamment, d’avoir renouvelé l’agrément à une association locale qui s’opposerait au développement de la commune.

Une session spéciale de l’APW pour débattre des fermetures de routes

Comme les années précédentes, 2013 a été fortement marquée par la contestation populaire, au point où l’APW a organisé à la fin du mois de novembre dernier, une session spéciale pour en débattre. Outre les fermetures de routes et des sièges d’institutions par des citoyens exigeant l’amélioration de leur cadre de vie, les étudiants étaient également de la partie. En paralysant, au début de l’année, l’entrée Est de Béjaia, les étudiants de l’université Abderrahmane Mira ont voulu attirer l’attention des autorités compétentes sur les mauvaises conditions dans lesquelles ils vivent dans les résidences universitaires. Par la suite, des actions corsées ont été l’œuvre d’étudiants en architecture, ralliés par ceux des départements d’hydraulique et de biologie, qui ont dénoncé la dégradation des conditions socio pédagogiques. Et à la fin de l’année scolaire 20012/2013, les étudiants, rejoints par les travailleurs, ont défilé par milliers, dans les rues de Béjaia, contre la corruption et la violence prévalant depuis des années à l’université A. Mira.

La contestation a touché tous les secteurs

La contestation s’est amplifiée et a atteint même les gardes communaux qui ont contesté la décision de leur redéploiement, de même que les travailleurs de la Socerca d’Amizour qui ont également vécu une année dans la contestation pour sauvegarder leur outil de travail. L’année a été achevée par la dénonciation de la mauvaise gestion au sein de l’Organisation des Enfants de Chouhada, par un collectif représentatif de cette frange de citoyens, à travers la wilaya de Béjaïa. La population est sortie, à chaque fois, dans la rue pour exiger un programme de développement qui va avec la stature de la wilaya et des aspirations de sa population, laquelle se sentirait marginalisée.

La pénétrante, la voie ferrée, la centrale électrique… lueurs d’espoir

Même si, en cette année de 2013, une lueur d’espoir avait fait son apparition, avec notamment des projets inscrits comme la réalisation de la pénétrante autoroutière, du dédoublement de la voie ferrée et de la centrale électrique d’Amizour, Béjaïa est toujours dans l’attente du programme spécial, promis par le Président de la République, pour sa remise à niveau. D’ailleurs, même les projets inscrits depuis belle lurette, ou récemment accordés, ne sont pas encore lancés. Les travaux du CHU ne sont toujours pas engagés, ni ceux du complexe pétrochimique, et encore moins du stade olympique de 35.000 places, lesquels projets sont conditionnés pour leur réalisation par une cessation, par le ministère de l’Agriculture, des terrains agricoles devant leur servir d’assiettes. Toutefois, il faut reconnaître que certains secteurs ont enregistré de nettes améliorations, comme dans le cas de celui de l’énergie. Si le plan d’urgence « électricité » est compromis suite à l’opposition citoyenne, notamment à Darguina et Tizi N’Berber, il faut reconnaître, n éanmoins, que le gaz de ville a fait des avancées considérables dans la wilaya, malgré l’opposition d’un propriétaire terrien d’Aokas au passage sur ses propriétés de la conduite, pour son extension vers les communes de Souk El Tenine et Melbou.

Le Premier ministre et plusieurs responsables ont visité la wilaya

Pour rassurer les citoyens, le Premier ministre, accompagné d’une forte délégation, a visité Béjaïa et procédé à l’inspection de plusieurs projets. Son ministre du Tourisme la visitera par deux fois en l’espace d’une année. Celui des Travaux publics a été également l’hôte de la wilaya pour une visite de travail. Au début de la saison estivale, c’était au tour du secrétaire d’Etat chargé de la Communauté établie à l’étranger de visiter le port et l’aéroport de Béjaïa. Invité par la Chambre de commerce locale, l’ambassadeur de France en Algérie avait fait une visite éclair à Béjaia, en septembre. Le président de la Chambre nationale de la pêche a été au début de l’année, l’hôte de la wilaya et a réconforté les pêcheurs par l’annonce d’acquis importants concernant leur retraite et la médecine du travail.

Des résultats probants dans le secteur de la santé

Dans le secteur de la santé malgré le peu de moyens, le centre hospitalo-universitaire a réussi une première en procédant, avec succès, à une intervention, pour une tumeur cérébrale, sur un patient à l’état d’éveil. Le CHU, en collaboration avec l’université a organisé le Congrès international de biologie chimique, alors que l’université a lancé la première licence professionnelle en emballages, parrainée par l’entreprise Général Emballages d’Akbou. L’université a abrité plusieurs autres manifestations scientifiques telles que les premières journées de cardiologie, à la faculté de médecine, et le colloque international sur la communication publique et le développement territorial.

L’économie sort de sa léthargie

Dans le secteur économique, l’ancien fleuron national du textile, l’unité Alcost en l’occurrence, a conclu un accord de partenariat avec la société turque Ringelsan, pour sa transformation en une unité industrielle qui accroîtra ses effectifs afin de relancer l’industrie du textile. L’entreprise du port, de son côté a enregistré une croissance dans le trafic commercial, hissant le port de Béjaia parmi les plus performants au niveau national.

Plusieurs festivals d’animation

La culture, les arts et les sports ont eu leur lot d’activités et de bons résultats. Le boxeur Réda Benbaziz est venu redonner le sourire aux amateurs de sport, en général, et du noble art en particulier. D’ailleurs, il a été accueilli triomphalement par les citoyens, à son retour à Akbou, après s’être adjugé la médaille d’or, lors des jeux méditerranéens disputés en juin en Turquie. La maison de la culture, le théâtre régional et les autres structures culturelles, implantées à travers les communes de la wilaya, ont abrité plusieurs manifestations. Le festival international du théâtre, le 2esalon du livre, le 1er salon de l’agriculture, la célébration de la journée internationale de la femme, le 1er salon local pour le développement des métiers du bâtiment, la 8e édition du festival national du chant patriotique, le festival du théâtre amazigh de la Soummam, la 3e édition du festival local « lire en fête », le festival de la chanson amazighe, auquel ont participé Akli D et Farid Gaya, ont été les principales activités dans le domaine festif.

Des pertes humaines aussi

Bien entendu, la wilaya a été également endeuillée par divers accidents de la route, drames ou suicides, à l’image de ce petit garçon de 4 ans qui a perdu la vie dans un incendie qui s’était déclaré au domicile parental à Oued Ghir. La wilaya a aussi perdu son directeur de la Jeunesse et des Sports et son responsable de protocole, décédés tous deux en l’espace d’un bimestre. Bejaia a également enregistré deux importants séismes, de magnitude 5,5 et 5 sur l’échelle Richter, localisés en mer et qui, heureusement, n’ont causé aucune perte humaine ni de dégâts graves. Enfin, depuis quelques jours, un nouveau directeur de la protection civile a été installé en vue de diriger cette institution dont les éléments ont été à l’origine du sauvetage de plusieurs personnes en difficulté notamment durant la période estivale, et de la sauvegarde, par leurs promptes interventions, de plusieurs hectares de forêt en proie aux flammes.  

A. Gana

Partager