Fait insolite qui s’est produit au siège de l’Assemblée communale de la localité de Boudjellil, distante de 90 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, mardi dernier. Alors que la population locale continue de contester les décisions de l’exécutif communal jugées « d’aléatoires dans un climat d’opacité », notamment après la distribution des aides au logement FONAL, effectuée durant ce mois en cours, les habitants de la commune de Boudjellil se retrouvent surpris face aux « agissements provocateurs et incompréhensibles » de leurs propres élus en place. En effet, quelques élus de l’assemblée n’ont pas trouvé mieux que de procéder, ce jour là à la suppression, carrément, du portail principal du siège de l’APC. « Si ces élus avaient agi de la sorte, ce n’est que pour rendre difficile aux protestataires l’action de fermer l’APC et de les pousser à la confrontation physique et directe avec d’autres citoyens », nous expliquait un jeune citoyen se trouvant face au siège de l’APC. La situation que vit la commune de Boudjellil est, à cet effet, ironique et dramatique au même temps. Cela évoque pour la majorité des citoyens la fameuse histoire du « Bahloul et la porte ». Il s’est, visiblement, avéré que cette « idée de génie » propre aux élus de la commune de Boudjellil est une solution à toutes les doléances des citoyens. Le portail de la mairie est ôté quotidiennement pendant la journée et remis en place le soir. « C’est pour permettre à nos citoyens d’établir leurs documents administratifs », s’explique le maire de Boudjellil dans une réunion, tenue en fin de la semaine écoulée, avec le chef de la daïra de Tazmalt et le mouvement associatif local. Lors de cette réunion à laquelle ont assisté les associations de la commune de Boudjellil, quelques élus de l’Assemblée communale, le vice président de l’APW de Béjaïa et quelques citoyens identifiés comme étant des « notables », la crise n’a trouvé aucune issue. Les revendications énoncées par les protestataires, à savoir l’annulation de toutes les décisions antérieurement prises par les différentes commissions municipales, ainsi que les délibérations, « n’ont pas reçu d’écho favorable », selon le représentant de ce mouvement de contestation. Suite à cela et selon le même représentant, aucun PV n’a été signé et la situation demeure telle qu’elle était depuis le début. Enfin, il est important de souligner que la commission d’enquête dépêchée par le wali de Béjaïa, juste après le déclenchement de ces événements, continue de faire son travail au sein de l’APC de Boudjellil. « Nous attendons le rapport final de la commission et nous campons sur les mêmes revendications axées sur la dissolution de l’assemblée communal », insiste-t-on.
M. S.
