Le projet d’un tourisme d’eau…tombe à l’eau

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Le barrage hydraulique de Tilesdit, d’une capacité de 167 millions de mètres cubes, dont le plan d’eau est majoritairement situé dans la commune de Bechloul, a été inauguré en juillet 2008 par le président de la République. Outre son intérêt économique et social de haute importance, à savoir l’alimentation en eau potable de la partie est et sud-est de la wilaya de Bouira et la création de deux périmètres irrigués (El Asnam et Oued Sahel) sur presque 9 000 hectares, ce barrage a été entrevu comme une source d’activité touristique du fait de l’étalement de son plan d’eau sur environ 17 km et l’existence d’une bande périmétrale qui s’allonge sur une trentaine de kilomètres, faite de bosquets forestiers, de petites ‘’criques’&lsquo,; de monticules d’observation et de petits plateaux (sortes de plages de terre). Cette diversité topographique et naturelle prédestine l’endroit à une vocation touristique indéniable. Cependant, pour que cette activité soit encadrée et bien dirigée, il lui faut un minimum d’aménagement. C’est l’idée qui avait émergé juste après l’inauguration du barrage en 2008. L’ancien wali de Bouira, Ali Bouguerra, avait chargé alors la Conservation des forêts de lui soumettre une esquisse dans ce sens, afin de la soumettre à un bureau d’études. C’est ce qu’elle a fait avec la collaboration du Parc du Djurdjura et la direction du tourisme et de l’artisanat. Des aménagements de détente et de loisir ont été prévus sur le pourtour forestier du plan d’eau (bosquets, chemins ou raidillons pédestres, refuges d’étape, postes d’observation,…). Pour le reste, à savoir les activités sportives pratiquées en eau (aviron, ski nautique,…), il était prévu à ce qu’elles soient confiées aux spécialistes en la matière pour les définir et les programmer. Malheureusement, depuis que cette esquisse a été élaborée, rien n’a été fait. En dehors des  quatre zones d’expansion et sites touristiques (ZEST) officiels, actuellement en phase d’études (à savoir Tikjda/Toumiline, Tala Rana, Errich et Hammam Ksana), on constate qu’il n’y aucun projet allant dans le sens de l’exploitation des potentialités du barrage de Tilesdit. Pourtant, en 2013, en visitant le barrage de Béni Haroun, dans la wilaya de Mila, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat avait insisté sur l’intégration des lacs et des barrages dans l’aménagement touristique. Actuellement, la seule activité que connaît la zone du barrage de Tilesdit est celle du tourisme “sauvage” pratiqué par des jeunes qui s’y rendent généralement seuls, consommant de l’alcool et y laissant bouteilles et autres déchets solides, ce qui donne une image qui est en contradiction avec la vocation esthétique et touristique des lieux et qui inspire un sentiment d’insécurité pour les familles qui veulent aller prendre de l’air frais au pied du Djurdjura et au bord d’un barrage enchanteur.  

 N. M. Taous

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