Cela fait neuf ans que l’artiste Brahim Izri est décédé des suites d’une longue maladie , le 3 janvier 2005, au moment où il revenait à la chanson.
Brahim préparait un album alors qu’il était gravement malade. Il mourra alors sans concrétiser son projet, mais laisse derrière lui des dizaines de chansons et quelques albums, qui ont fait de lui une référence et un artiste qui s’est imposé avec son sérieux et surtout son engagement pour l’identité amazighe, les droits de la femme et les libertés. Selon sa veuve, Nanou, qui a travaillé avec lui dans pratiquement tous ses albums, en exécutant la chorégraphie et en lui servant de choriste, beaucoup de chansons inédites ne sont pas encore sorties. « Il faudrait beaucoup d’argent pour le faire », déclarera-t-elle lors d’une émission consacrée à Brahim Izri sur Berbère TV. Son dernier album, qui devait sortir il y a quelques années, est suspendu aux moyens financiers et à quelques retouches d’arrangements. Quoiqu’il en soit, Brahim Izri a marqué d’une pierre blanche la chanson kabyle moderne aux côtés de Idir, Dajmel Allam, Mennad, Inasliyen, Abranis,… Durant son enfance, il fut bercé par la musique dans la zaouïa de son grand-père, Hadj Belkacem. Brahim touchait pratiquement à tous les instruments qui s’y trouvaient : Le violon, la mandole, la flûte,… Il fondra le groupe Igoudhar alors qu’il n’était que lycéen, puis il deviendra, par la suite, le guitariste du chanteur Idir dans les années 1970, avant de tenter une carrière en solo qui le propulsera au devant de la scène. En 1981, il sort son premier album, intitulé « Sacrifice pour un enfant ». La consécration ne tardera pas à venir dés 1983 avec un nouvel album, où la chanson phare « d-acuyi ? » (Que suis-je ?), a fait fureur parmi l’audimat kabyle. Il remet ça en 1986 avec El Budala (Les vagabonds), puis un autre d-Ifrax i n-ella (nous sommes que des oiseaux). Depuis, Brahim n’a sorti aucun album. C’est la traversée du désert. Il faudra attendre 1995, où il sort un autre album en reprenant la chanson El Budala, modifiée. En 1999, on le retrouve non pas dans un nouvel album, mais dans la chanson culte « Tizi-Ouzou » avec Idir et Maxime Leforestier, où le trio rend hommage au rebelle Matoub Lounès. En 2001, Brahim « laisse » la chanson de côté et s’occupe du printemps noir, où ses positions lui ont valu de l’admiration. La marche des taxis pour la Kabylie, des galas de solidarité des chansons « coups-de-gueules » déclamées à capella en public, ou comme la chanson « Ulac smah ulac » chantée en duo avec Kamila… En 2004, il revient encore une fois à la chanson avec une chanson « Kahina » dans laquelle il rend un vibrant hommage à la femme berbère. Malheureusement, son retour à la chanson sera stoppé par la maladie qui le rongeait déjà depuis un certain temps. Il mourra le 3 janvier 2005, laissant derrière lui 6 albums et des chansons encore inédites. Né le 12 janvier 1954 au village d’Ath Lahcène, dans l’arch d’Ath Yenni, le 12 janvier prochain, soit le jour de l’an Amazigh, Yennayer, marquera le 60éme anniversaire de sa naissance.
Syphax.Y.

