Le porte parole de la coordination nationale des gardes communaux, M. Lahlou Alliouat, a appelé hier, à Bouira, à l’occasion d’un sit-in tenu devant le siège de la wilaya, à la mise en place d’une institution étatique pour accompagner les gardes communaux. Réitérant son appel à la reconnaissance officielle des sacrifices de ce corps, M. Aliouat a plaidé par la même occasion pour la création d’un haut commissariat aux victimes. Hier matin, ils étaient des dizaines à répondre à l’appel de la coordination nationale pour la tenue d’un sit-in devant le siège de la wilaya. L’action d’hier a été rappelons-le, décidée, le 23 décembre dernier, à l’occasion d’une réunion extraordinaire ayant regroupé tous les coordinateurs nationaux. Les gardes communaux ont, encore une fois, exigé des pouvoirs publics « une reconnaissance officielle » de ce corps et ont réitéré leurs revendications socioprofessionnelles. Selon M. Aliouat, porte parole de la coordination nationale des gardes communaux, cette action se veut un appel aux autorités « à ce que cesse la politique de bricolage caractérisant la gestion du dossier de la garde communale ». « Notre corps était, hier, à l’avant-garde de lutte pour la sauvegarde de la république et aujourd’hui il se trouve confronté à une politique de bricolage qui ne dit pas son nom », a déclaré notre interlocuteur. Et d’ajouter : « Nous exigeons à présent la reconnaissance officielle de ce corps et du sacrifice des milliers de gardes communaux ». Évoquant le statut des victimes, M. Alliouat a insisté à ce que « les victimes ne soient plus considérées comme celles de la tragédie nationale mais comme des victimes de guerre ». À propos de ces victimes, le porte parole de la coordination nationale des gardes communaux a relevé que « leur nombre à l’échelle nationale s’élève à près de 4 668 ». Pour Aliouat, la frange des blessés ne dispose d’aucun accompagnement et ils sont livrés à eux même. Pour lui, il faut vraiment une volonté politique des hautes autorités du pays pour reconnaitre officiellement les sacrifices de cette frange de la société. « L’argent ne nous intéresse pas. Ce que nous voulons désormais, c’est une reconnaissance des sacrifices des éléments de la garde communale et de leurs familles », a-t-il souligné. A propos des mesures décidées et visant, entre autres, un redéploiement des éléments du corps, M. Alliouat a qualifié celles-ci d’insuffisantes. « Pour nous, le travail sous contrat est précaire et l’avenir du corps est incertain ». Dans le même ordre d’idées, notre interlocuteur est revenu sur la problématique du statut en reconnaissant l’existence d’un vide constitutionnel à l’époque de la création de ce corps. Mais selon lui, il n’y a plus de problèmes d’institutions. « Nous avons contribué à la consolidation du processus de l’édification des institutions de l’Etat mais nous n’avons pas bénéficié de ces institutions », a-t-il conclu.
D. M.