Le temps des ruptures a-t-il sonné ?

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Le FLN qui pataugeait, déjà avant le départ de Belkhadem et son remplacement par Amar Saidani, dans une crise sans précédent, n’arrive toujours pas à trouver un modus vivendi, entre partisans de l’actuelle direction et ses frondeurs, qui lui permettrait, d’une part, de trouver ne serait-ce qu’une apparence de parti normalisé et d’autre part,  de retrouver ses marques pour affronter la grande échéance qui l’attend à l’instar des autres formations politiques.  Les Belayat (ex-coordinateur du BP) et consorts, qui veulent à tout prix la tête de l’actuel SG, ne désarment pas et font flèche de tout bois pour atteindre leurs objectifs. Tout comme, du reste, les pro-Saidani  qui, ne se sentant pas le moins du monde affaiblis, redoublent d’initiatives, au point de convoquer une réunion du Bureau politique qui a eu lieu dimanche passé. Cette rencontre de l’instance dirigeante du parti a permis de donner un semblant de cohésion à l’ex-parti unique en même temps  qu’un crédit, réel ou factice c’est selon, à Saidani. D’ailleurs, ceci apparaît dans le communiqué sanctionnant la fin des travaux du BP qui souligne que « le bureau politique salue les décisions prises par le comité central, réuni le 16 novembre 2013, notamment l’appel lancé au Président Abdelaziz Bouteflika pour se présenter à la présidentielle de 2014 et la révision de la Constitution dans les meilleurs délais ». Dans ce communiqué le SG du FLN renouvelle son soutien et approuve le rôle de l’Armée nationale populaire (ANP). Le Bureau politique salue « le rôle de l’Armée nationale populaire et de tous les corps de sécurité pour la protection des frontières, la préservation de la paix et la stabilité du pays ». Ce qui forcément exprime le soutien sans nuance des membres du BP, aux positions du SG. Cependant, l’exigence de la « révision de la constitution avant les présidentielles » parait aux yeux des observateurs de la scène politique, toutes tendances confondues, précipitée. Le timing serré étant donné que la convocation du corps électoral est attendue la semaine prochaine, ne permettra pas une révision au pied levé de la mère des lois qui serait sereine et à la mesure de l’attente des Algériens. Les déclarations intempestives de Saidani, contre tous ceux qui s’opposent à sa ligne, ne sont point, loin s’en faut, faites pour ramener le débat à sa juste mesure, elles sont plutôt  du genre à rajouter à la confusion dont le parti en pâtit depuis déjà un bon bout de temps. La rencontre nationale des élus qu’il compte organiser, le 11 janvier prochain, au complexe Mohamed Boudiaf, risque, à défaut d’être celle de la réconciliation, de raviver la polémique et de donner du grain à moudre aux frondeurs. Le FLN ne peut sortir grandi de cette crise qui l‘accable s’il ne s’ouvre pas aux exigences d’une formation politique digne de son temps.

Sadek A.H.

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