Des anciens de 1963 quittent le FFS à Béjaïa

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La fédération du FFS de Béjaïa, l’une des plus puissantes du plus vieux parti d’opposition en Algérie, est sur le point de disparaître de l’échiquier politique local. 

Preuve en est, la liste des démissionnaires du parti qui s’allonge de jour en jour. En effet, après la démission de la totalité des membres du bureau de la fédération et une centaine de militants de la section de Béjaïa, voila que douze anciens maquisards et militants de 1963 et quatre vingt autres militants du parti de la section communale de Chemini viennent, eux aussi, d’abdiquer en signe de contestation d’une ligne politique en déphasage avec les fondamentaux du parti. « Suite à la démission officielle du parti du député et Premier secrétaire fédéral, le camarade Khaled Tazaghart de son poste, des élus APW et APC de plusieurs communes de la wilaya, profondément convaincus que les instances du parti ont déclaré une sale guerre contre la mémoire sacrée du parti et ses idéaux tracés par notre guide de toujours, notre frère Hocine Ait Ahmed et nos valeureux vingt martyrs de la wilaya de Béjaïa, nous annonçons officiellement notre démission du FFS que nous avons crée le 29 septembre 1963 », écrivent les douze militants de la première heure du FFS, désormais, démissionnaires des rangs de leur chère formation politique. Les signataires de la déclaration-démission reprochent aux responsables nationaux du parti d’avoir affiché un « soutien absolu et une complicité totale avec les sinistres députés (les sept parlementaires de Béjaïa sont cités nommément dans la déclaration-démission, ndlr) qui ont refusé de verser leurs contributions pour la réalisation de la stèle des martyrs de 1963 à Akfadou, à l’occasion du 50ème anniversaire de notre Front des forces socialistes », tout en accusant vertement deux parlementaires de Béjaïa d’avoir tenu des propos immoraux à l’endroit d’une élue APW, Ouberzou Rosa en l’occurrence. Les rédacteurs du document s’indignent également de « la violation délibérée des statuts et règlement intérieur du parti, des règles d’éthique et du mépris affiché à l’égard de la fédération de Béjaïa ». De leur côté les 80, désormais, ex-militants du parti de la section communale de Chemini pointent du doigt un cadre du parti, également ex-militant du RCD, qui aurait détruit leur section et tenu des « propos outrageux » à leur encontre. « Nous ne pouvons pas nous taire devant ses dérapages graves aux conséquences néfastes, surtout que nous appartenons à un parti qui lutte pour le respect d’autrui et les valeurs justes. Pour cela, nous informons l’opinion publique que dorénavant nous ne ferons plus partie organiquement de cet appareil et nous lutterons davantage pour la concrétisation des valeurs défendues par les martyrs de 1963 », écrivent les militants démissionnaires dans une déclaration rendue publique, ces derniers jours. Les ex-militants de la section communale du FFS de Chemini dénoncent les « propos outrageux tenus par un responsable national du parti, déclarant ne pas reconnaître la section de Chemini lors du dernier Conseil Fédéral d’Amizour, confirmant ainsi les informations qui nous sont parvenues concernant le boycott du conseil fédéral tenu à Chemini, le 25/10/2013, par les six députés, le sénateur et quelques membres du conseil national », révèlent-ils encore dans leur document. Où va le FFS ? 

Dalil Saïche 

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