Pratiquement tous les partis politiques revendiquent l’institutionnalisation de Yennayer comme journée nationale chômée et payée. Ce qui, du reste, est une revendication qui trouve sa légitimité dans l’article 3bis de la constitution et dans le principe de préservation, de protection et de promotion, tant proclamé du patrimoine immatériel de l’Algérie. Le dernier en date, parmi les partis, à se prononcer pour cette requête, n’est autre que le parti TAJ de Amar Ghoul, hier, à partir de Tizi-Ouzou. En termes clairs, on pourrait dire que cette demande fait consensus dans la classe politique et la société civile. Cependant, si les Algériens saluent cette prise de position, celle-ci ne fait courir aucun risque à ses promoteurs, mieux, elle pourrait même être utile à ceux qui s’en servent aujourd’hui comme cheval de bataille pour les rendez-vous électoraux à venir. Il faut, en effet croire que des échéances arrivent et il vaut mieux être du bon côté de la barrière, pour escompter gagner la sympathie du petit peuple. Il est vrai qu’à chaque 12 janvier, on se rappelle cette revendication pour aussitôt l’oublier jusqu’au prochain Yennayer. Mais il n’en demeure pas moins que le 1er jour de l’an amazigh est célébré dans tout le pays, voire dans toute l’Afrique du nord, de l’Est à l’Ouest. Et chaque contrée le fête selon son propre rituel. Autrement dit, il s’agit de célébration propre aux peuples et à leurs croyances en dehors de toute considération étatique. Les maghrébins, où qu’ils se trouvent, n’ont pas attendu sa proclamation en journée chômée et payée pour l’observer comme halte calendaire patrimoniale dont le rituel traditionnel a été de tous temps immuable et il le restera en dépit de tout. Ceci écrit, il n’en demeure pas moins que son institutionnalisation est une attente légitime.
Sadek A.H
