Après la hausse surprenante des prix des produits laitiers, les citoyens font face, ces derniers jours, à la pénurie du lait en sachet, comme le montrent les longues filles d’attente au niveau des alimentations générales, dès les premières heures de la matinée, à Alger. Selon le porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), El Hadj Tahar Boulenouar, cette pénurie est due à plusieurs raisons, notamment la hausse des prix de la poudre sur les marchés internationaux, qui a atteint les 5 000 dollars la tonne. «Si l’Algérie n’était pas un pays importateur, on aurait pu éviter les répercutions de cette hausse », a indiqué hier, M. Boulenouar, pour qui la mauvaise gestion de la distribution de cette matière est aussi l’une des causes de cette pénurie. « Certains opérateurs économiques, notamment les transformateurs, écoulent leur production d’une manière déséquilibrée, ce qui cause la pénurie dans certaines régions », a-t-il noté. Notre interlocuteur a également évoqué l’insuffisance en nombre d’unités de transformation du lait au niveau national, entre 125 et 130 unités existantes, entre secteurs public et privé. Le même responsable lie aussi cette tension sur lait en sachet au « détournement de 30% de la poudre de lait pour la fabrication des dérivés, qui, eux, ne sont pas subventionnés par l’Etat ». A noter que le ministère du Commerce a mis en place, la semaine dernière, une commission d’enquête pour déterminer les raisons des perturbations dans la distribution du lait en sachet. Par ailleurs, le porte-parole de l’UGCAA a mis en exergue la nécessité d’encourager la production nationale du lait cru, pour mettre fin à ces pénuries à répétition. « Il est temps de réfléchir sérieusement à un programme de production nationale, qui ne dépasse pas actuellement les 700 millions de litres par an, alors que la demande est estimé à trois milliards », a-t-il plaidé.
Samira Saïdj