La célébration du Mawlid Ennabawi au village Aziv N’Cheikh, 6 kms au Nord-Est du chef-lieu communal d’Aïn Zaouia est un évènement majeur pour la population de cette localité.
D’autant plus que, d’année en année, la fête prend de plus en plus d’ampleur de par la grande affluence des visiteurs qui viennent y assister.
Les membres du comité du village, conscients de l’importance de cet évènement, n’ont pas ménagé leurs efforts pour l’organisation d’une telle fête, à laquelle ont été invités, par voie de presse et d’affichage toute personnes et familles qui voudraient y assister.
« Ces dernières années, la célébration du Mawlid Ennabawi à Aziv N’Cheikh revêt un caractère particulier, avec sa Waâda annuelle offerte aux invités qui viennent de partout. La célébration n’est plus confinée aux seuls villageois, mais concerne également tous nos amis, forts nombreux, des autres régions », nous déclare un membre du comité de village.
Ainsi, au niveau du chef-lieu de Ain Zaouia, sur le chemin menant au village Aziv N’Cheikh à partir de la RN 30, de grandes banderoles annoncent l’évènement, alors que juste à l’entrée du village, des jeunes, munis de badges, canalisent la circulation et indiquent aux automobilistes les sites de stationnement. « Comme ce chemin est étroit, le comité du village a fait du stationnement des véhicules le point le plus important de l’organisation de cette fête, afin de permettre à nos invités de se garer sans problème, mais surtout de repartir dans les mêmes conditions », nous confient des jeunes affectés aux parkings.
Ceux qui sont venus pour la première fois à Aziv N’Cheikh, ont été vite attiré par la belle stèle érigée à la mémoire du chantre Lounès Matoub, qui fait face au cimetière du village où de nombreuses familles, surtout des femmes, se rendent sur les tombes des leurs. Tout le long du petit sentier qui monte vers « Askif », où, selon les villageois, venait périodiquement en hiver, le vénéré Cheikh Sidi Abderrahmane dont la zaouïa à Ait Smaïl se trouve juste en face.
« L’origine du village Aaziv N’Cheikh fait référence justement à Cheikh Sidi Abdarahmane de la zaouïa d’Ait Smail, qui avait l’habitude de venir s’installer ici pour se reposer mais surtout pour rencontrer ses disciples de Bou Mahni, Kantidja, Maâtkas ou d’autres régions », a tenu à nous confier M. Marzouk Haddadi, le maire d’Ain Zaouia, originaire dudit village, tout en ajoutant qu’en ce qui concerne les familles qui avaient décidé de s’établir en cet endroit viennent d’un peu partout, notamment d’Ait Bouadou, Maatkas, Assi Youcef … Au niveau de cet «Askif » constitué d’une grande salle et d’une véranda, les sages du village et l’imam de la mosquée s’étaient installés de bon matin pour les visiteurs qui viennent offrir des dons et recevoir, en échange, des louanges et des bénédictions.
« C’est un merveilleux moment que d’entendre ces bénédictions récitées par Cheikh Marzouk, l’imam de la mosquée, et les ‘’Amine’’ répétés par les vieux sages », nous confie Si Slimane, un fonctionnaire venu de Draâ El-Mizan. Après ce cérémonial, les visiteurs redescendent sur la place du village, noire de monde, où se dresse une superbe mosquée qui fait face au siège du comité du village. « Le rez-de-chaussée, comme vous le voyez, est partagé en deux parties, l’une a été affectée à deux jeunes qui y gèrent un café alors que l’autre est réservé à de multiples activités, mais pour aujourd’hui, ces salles vont servir pour la restauration, alors que les cuisines sont installées au sous-sol de la mosquée », nous déclare le président du comité de village.
Prié de nous donner plus de précisions sur cet événement annuel, notre interlocuteur tiendra à nous confier que c’est le comité du village qui organise et finance cette fête et qu’aucune demande de subvention n’a été faite, alors que pour la Waâda est prévue pour plus de 1000 convives. Le service est assuré par une équipe de jeunes, encadrés par des membres du comité. « Cela fait maintenant trois années que je viens à Aziv N’cheikh, où je compte quelques amis et collègues de travail, mais je m’aperçois également que cette fête prend de plus en plus d’ampleur.
Outre tous ces enfants, beaucoup d’universitaires, d’élus, de cadres… n’hésitent pas à venir, ce qui fait de ce village un important lieu de rencontre. C’est là toute la réussite d’une telle fête », nous déclare M. Rabah Lakehal, un sexagénaire originaire de Tizi-Gheniff et résidant à Alger, qui a tenu à nous informer, à l’occasion, que Hadj Amar Mellah, le fils du Chahid colonel Ali Mellah dit « Si Chérif » vient de subir une opération chirurgicale à l’hôpital « Krim Belkacem » et qu’il se porte bien.
Rencontré également sur la place du village, au milieu de nombreux correspondants de presse, M. Rabah Bellili, metteur en scène qui avait participé au dernier festival de Cannes, n’a pas caché sa joie de partager de tels moments avec les villageois et toutes les personnes présentes.
Saïd Mouas