De tous les villages situés dans la commune d’Ighil Ali, qui sont connu le départ massif de leurs populations, le village d’Illougane, à 30 kms du chef-lieu communal, est celui qui a subi le plus grand exode de ses habitations
En effet, ce patelin n’est plus habité. «Aucune âme n’y vive ! Les habitants sont tous allés s’installer ailleurs », nous dit un habitant d’Ighil Ali, fonctionnaire de son état et qui connaît bien le village d’Illougane. Cet exode, sans pareil dans la région, a commencé dans les années 1990, durant la décennie noire. Les habitants, préférant anticiper sur d’éventuelles descentes des terroristes islamistes qui rôdaient aux alentours, se sont vus contraints de quitter massivement leur village, tant aimé pour aller s’installer sous d’autres cieux plus cléments, où la sécurité et les bonnes conditions de vie sont assurées. Les villageois se sont éparpillés, alors, dans plusieurs localités comme Ighil Ali, Aït R’zine et Akbou. La menace terroriste n’était qu’un motif de plus pour voir les habitants partir s’installer ailleurs, car la vie à Illougane était devenue très difficile pour ne pas dire impossible ! Le village ne fait plus vivre. Les élèves sont contraints de faire 60 kms, en aller-retour, pour étudier. Beaucoup d’autres difficultés sont à mettre à l’actif de ce départ collectif. « Aujourd’hui, le village est livré aux quatre vents et ses ruelles étroites sifflent ! » ajoute notre interlocuteur. Néanmoins, les ex-habitants d’Illougane n’ont pas oublié pour autant, le village de leurs ancêtres qui les a vus naître et grandir, car à chaque période de cueillette des olives, les familles propriétaires des oliveraies rappliquent pour ramasser les olives pour se procurer l’huile d’olive, puis s’en vont !
Syphax Y.