La classe juvénile livrée à elle-même

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L’oisiveté et l’ennuie sont deux mots qui collent, comme une seconde peau, au chef-lieu de la commune de Timizart, dans la daïra de Ouaguenoun. Les jeunes de cette région sont livrés à eux-mêmes sans aucun moyen de distraction, et ce faute d’activités culturelles dues à une absence, quasi-totale, d’infrastructures pouvant les abriter. Ainsi, ils n’ont d’autres moyens  pour se distraire que les longues et ennuyeuses parties de dominos passées dans les cafés ou les longues journées de connexion et de rêveries passées dans les quatre cybercafé de la localité qui activent du matin jusqu’à une tardive de la nuit. Et souvent, beaucoup de jeunes se déplacent vers les villes voisines, comme Fréha ou Azazga pour y trouver un semblant de distraction. Pourtant, deux associations culturelles activent au niveau de Timizart. Il s’agit de  l’association culturelle «Youcef Oukaci » et l’association Amnay d’Abizar. Mais, malheureusement, leurs activités sont sporadiques. De ce fait, elles ne peuvent pas combler le manque auquel est livrée la région. Il est vrai que dans un passé récent, surtout en été l’association culturelle «Youcef Oukaci » organisait un festival de poésie et des journées théâtrales. Ces deux manifestations tenues, vaille que vaille pendant un certain temps, ont pu, malgré le manque de moyens, fidéliser un public qui se révéla fort appréciateur et suivait avec bonheur le programme tant théâtral que poétique qui lui était proposé. Mais les deux dernières années cet élan fut stoppé net, faute d’aides conséquentes de la part des autorités locales mais surtout à cause de l’absence d’infrastructures dignes de ce nom à même d’abriter ce genre d’activités. « Ça fait mal au cœur que nous dûmes transférer le festival de poésie Youcef Oukaci et Si Mohand à Tizi-Ouzou », nous confia M. Hamid, un des membres de l’association. Pour sa part, l’association « Amnay d’Abizar » organise, tant bien que mal, des manifestations culturelles pour surtout marquer les dates phares de la revendication culturelle amazighe, comme Yennayer et le 20 avril. De fait, il va de soi qu’on est, ainsi, loin d’une activité culturelle dense et pérenne à longueur d’année. Les jeunes avec qui nous avons pris parole, souhaitent que la nouvelle assemblée communale, à sa tête le président de l’APC, puissent élaborer un programme dans ce sens en collaborant avec les deux associations citées, afin d’amener un peu de vie à cette commune d’un côté et d’un autre, renouer avec la chose culturelle seule garante des dérives et autres tentations malsaines qui guettent cette jeunesse en mal d’occupation. Dans cette optique, la rénovation de la maison des jeunes « Yousef Oukaci » qui se trouve dans un état de délabrement total et qui est, malgré tout, utilisée pour des activités sportives par l’association « Cherif Ihidoussène », est une urgence absolue en attendant l’ouverture de la bibliothèque située à Ahriq u Atar et pourquoi pas la dotation de la commune d’une salle de spectacle à même de contenir les activités culturelles dont sont assoiffés les habitants de cette commune.                        

Aït Slimane Amazigh 

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