«Je me suis engagé par amour pour mon pays»

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L’écrivain Algérien Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohammed Moulessehoul, a drainé une foule nombreuse, d’admirateurs et de curieux, à la vente dédicace de son dernier livre intitulé « Les anges meurent de nos blessures», organisée au niveau de la librairie Cheikh au chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. Moulessehoul s’est prêté à un débat libre, modéré par Youcef Merahi, ex SG du haut commissariat à l’Amazighité où il a répondu à toutes les questions des présents. «Je suis très heureux d’être ici à Tizi-Ouzou. Je voulais venir depuis très longtemps, mais à chaque fois que l’on m’invitait, j’avais déjà d’autres engagements. Tizi-Ouzou, je l’ai connue dans les années 70, plus exactement en 1976, quant j’étais officier de l’ANP, j’y ai vécu une idylle qui n’a pas abouti. J’ai passé ma vie dans l’armée et j’ai eu la chance de vivre parmi les algériens. A l’école des cadets, nous n’étions ni chaouis, ni kabyle, ni oranais… nous étions tous des frères, et jusqu’à présent, cette fraternité est restée indéfectible. Mes meilleurs amis sont ceux de l’enfance, et ça fait plus de 40 années que ça dure. Je reviens à Tizi-Ouzou après 37 ans, et je suis très ému, ce n’est plus la même route, ni la même rêverie, mais je suis franchement très ému et je suis fière d’être parmi vous aujourd’hui… ». Quant à la signification de l’intitulé de son dernier roman, l’écrivain précisera que dans « c’est quand en blesse quelqu’un, qu’on l’humilie et qu’on le réduise à peu de chose, il meurt en lui un ange et donnera naissance à un démon, c’est comme cela que l’on passe à l’agressivité et de la tolérance à l’extrémisme».  A la question de savoir si le nombre de 27 candidats à la présidentielle d’avril prochain n’était exagéré l’orateur répondra : « Hier, j’étais au ministère de l’Intérieur pour y déposer ma lettre d’intention, j ai retiré les 60 000 imprimés pour les signatures… Je ne peux plus continuer de regarder ailleurs, aujourd’hui, ce n’est plus une question de politique, mais de morale. J’y vais parce que j ai besoin d’un pays avec un minimum de décence et de quiétude. Je n’ai besoin d’absolument rien, mais je me suis engagé par un élan d’amour pour mon pays, et aussi de connaissances, car je connais parfaitement l’Algérie, j’y ai vécu, avec les kabyles, les chaouis, les touaregs, les Oranais… je vis parmi le peuple. Je n’ai jamais voulu accéder à un quelconque prestige ou privilège. Je sais comment soigner cette incurie qui est devenue notre pain quotidien et j ai le courage de le faire et je m’engage, si jamais je réussis à accéder à la magistrature suprême, à procéder à de véritables changements, sans concession et sans négociations. Bien entendu, 27 candidats c’est énorme et impensable ! Par ma candidature, j’entend faire quelque chose pour mon pays et l’axe principale de mon programme est la normalisation de la vie des algériens, c’est tout… ».          

Karima Talis

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