Agwni n Timlilin est, comme son nom l’indique, une jonction de plusieurs daïras. En effet, d’où que l’on vient, que ce soit de Tigzirt, d’Aghribs ou d’Agouni Moussi, on finit toujours par déboucher sur ce lieu de rencontres par excellence. Agwni n Timlilin est une étendue de plaines, délimitée par le nord par la forêt des Ait Djennad et vers le sud par un grappin de villages rattachés à la commune de Timizart. C’est un lieu de villégiature formidable, malheureusement, mal exploité. La dégradation de ce site merveilleux est visible à vue d’œil. Des bâtisses mal ordonnées sont construites ici et là des amas de gravier et de sable y sont déposés pèle mêle un peu partout et des décharges d’ordures y voient le jour de plus en plus, et ce dans l’indifférence des autorités devant protéger ce site. Mais malgré cet abondant total et le manque d’intérêt accordés à cet emplacement, un citoyen a su flairer la bonne affaire et la rentabilité de bâtir quelque chose d’attrayant et d’original sur le lieu. Belkacem n Mhand Ou Slimane, comme on l’appelle dans la région et qui possède un lot de terrain juxtaposant la forêt au lieu dit Agdal, a construit deux huttes africaines qui apportent au panorama, déjà fabuleux, un soupçon d’exotisme pour ensuite aménager une terrasse sur les bords des bois où l’on peut déguster, sous l’ombre complice des arbres, du thé maison, du café ou manger des grillades. Depuis, l’endroit ne désemplit pas, surtout les après-midi. Quand on a questionné Belkacem à propos du site, on l’a vu rêveur car dans sa tête mille idées bouillonnent. « Comme vous voyez, il suffit de peu pour rendre les gens heureux. On peut construire pas mal de choses ici qui procureront évasion et détente à nos citoyens qui ne demandent que cela. Avec une exploitation rationnelle du site, on peut lancer le tourisme dans notre région et à terme, attirer les étrangers. Il suffit juste d’avoir une bonne vision des choses et des gens qui voudraient bien investir dans ce créneau », dira-t-il. Espérons que cet appel ne tombera pas dans des oreilles sourdes et que les autorités locales ou sectorielles daignent sauver ce site de la dégradation et entamer sa réhabilitation pour le plus grand bien des citoyens de la région et de l’environnement.
Ait Slimane Amazigh