l Immédiatement après les chûtes des dernières pluies d’il y a une semaine, nous assistons à une véritable ruée des habitants de la localité de Saharidj vers les champs, armés de bêches, binettes et pioches pour s’atteler a retourner la terre et à l’ensemencer. Tout y passe : oignons, pommes de terre, persil ; coriandre, mais de loin la fève, qui bat le record. On ne peut parler d’agriculture au sens large du terme puisque chaque citoyen se contente uniquement de cultiver une petite parcelle de terre, car en plus du bêchage et semence, il est obligatoire pour tout un chacun de procéder à la pose de clôture pour protéger la partie plantée contre les hordes de sangliers qui se déplacent par dizaines et qui saccagent tout sur leur passage. S’ajoutent à cela, l’absence de moyens de labours (bêtes de traits), ainsi que les moyens mécaniques (tracteurs) dont les tarifs sont hors de portée des petites bourses de la majorité des cultivateurs occasionnels. Toujours est-il que ce brusque retour massif des riverains aux travaux des champs nous propulse vingt ans en arrière, bien que la commune de Saharidj soit une région agropastorale. Il y a bien longtemps que la population a abandonné l’agriculture pour diverses raisons, en particulier le bouleversement social, climatique (sécheresse) et enfin la dégradation du volet sécuritaire. Pour ceux, qui ne peuvent pas se payer le luxe d’un grillage en fils barbelés, ils recourent aux branchages épineux pour protéger leurs cultures plutôt maigres qui, même si elles ne contribuent point à l’enrichissement, allègent sensiblement le poids des dépenses de ces citoyens aux revenus insignifiants, d’autant plus que la saison s’annonce bien prometteuse avec une pluviométrie déjà appréciable.
Omar Soualah
