La liste des candidats à la candidature pour l’élection présidentielle du 17 avril prochain continue de s’allonger. Les annonces se multiplient, particulièrement depuis la convocation du corps électoral. Jusqu’à avant-hier, on en était à une cinquantaine. Les noms ne sont pas forcément connus de tous. C’est le cas de deux des derniers prétendants à avoir annoncé leur prétention, ces dernières quarante-huit heures, à ce grand challenge… Il s’agit de Mohamed Hamani (57 ans), un ancien militant du FLN natif de Djanet, qui a annoncé samedi sa candidature à ce rendez-vous en tant que candidat libre. Lors d’un point de presse, ce dernier a indiqué toutefois que si le président en exercice Abdelaziz Bouteflika venait à se porter candidat pour un quatrième mandat, il se retirerait pour le soutenir. En attendant cette éventualité il tente de faire valoir son programme basé « sur la consécration de la notion macroéconomique, tributaire d’une renaissance intègre et d’un nouvel environnement scientifique qui implique les universités et les instituts spécialisés », a-t-il expliqué. L’autre candidat à dire son intention de se jeter dans la course répond au nom de Sadek Tamache (60 ans). Juriste de formation et ancien parlementaire, il a lui aussi annoncé sa candidature en tant que candidat libre. Franchement critique envers les gouvernants qui se sont succédé il met en avant la gestion du pays marquée, selon ses propos, par « la situation dégradée et la défaillance de la politique économique depuis l’indépendance », pour dire sa motivation à se porter candidat. Il plaide pour « l’instauration de la deuxième République » avec en sus « l’adoption d’un mandat présidentiel unique », tout en affirmant être contre la révision de la constitution… « Elle (la constitution) ne doit pas être révisée ou amendée avant au moins 25 ans, afin d’assurer la stabilité des institutions de l’Etat », tranche-t-il. Pour rappel, la fin de semaine a été également marquée par l’annonce de la candidature officielle de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, plébiscitée, vendredi dernier, par les cadres de sa formation, lors d’un conclave tenu pour la circonstance à Alger. C’est la seule « pointure », dans le tas des annonces de ces derniers jours. Elle vient s’ajouter à celles des Benflis, Touati et Rebaïne, pour ne citer que ceux-là qui ont déjà eu à vivre l’expérience. Auparavant, il y a tout juste une semaine, soit lundi dernier, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, avait annoncé que vingt-sept candidats avaient, jusque-là retiré les formulaires de souscription de signatures individuelles. « 15 candidats ont retiré les formulaires, hier dimanche, et nous en sommes aujourd’hui à 27 », avait précisé M. Belaiz à la presse, en marge des travaux d’une séance plénière du Conseil de la nation, consacrée aux questions orales. Le chiffre avait quasiment doublé en l’espace de vingt-quatre heures. Pas très sérieux quant on se rappelle qu’il est là question de candidature à l’élection présidentielle. Au total, ils sont donc, depuis hier, pas moins d’une cinquantaine à avoir affiché leurs intentions de se présenter à la candidature à la magistrature suprême du pays dont l’élection est prévue le 17 avril prochain. Et sans doute que la liste est loin d’être clôturée. Un fait qui certes pourrait servir à renforcer la démocratie mais met en exergue une prétention démesurée pour ne pas dire un manque de maturité politique de nombreux candidats, visiblement débordants de pétulance…
Djaffar C.