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La machine industrielle se remet en marche

Le développement industriel et l’investissement connaissent, depuis peu, une embellie remarquable.

Une dynamique de bon aloi s’est installée depuis que la wilaya a réussi  à dégager des assiettes foncières à même de permettre aux promoteurs potentiels d’investir en toute tranquillité rassurés quant à la disponibilité d’AEP, d’énergies et de mesures d’accompagnement diverses. Au départ, le manque de foncier industriel, étant donné le relief et la configuration géographique de la région, a constitué un véritable handicap pour le lancement de grandes opérations d’investissement tant par le secteur public que par le secteur privé. Seuls quelques projets qui ont procuré à la wilaya environ 10 000 emplois, tels le complexe de l’électroménager de Oued-Aïssi et le complexe de textile de Draâ Ben Khedda, ont été réalisés sur financement public. La région a en effet été confrontée à des conjonctures difficiles qui ont beaucoup influé sur l’investissement et par ricochet sur le développement local. Des investisseurs potentiels manifestaient peu d’intérêt pour la wilaya. Certains entrepreneurs ont carrément choisi de délocaliser leurs unités pour moult raisons. L’instabilité et l’insécurité en furent les deux principales, les ont obligés à transférer leurs unités ou leurs projets sous des cieux plus cléments. Prenant conscience de la situation de la wilaya, dès lors que la sérénité est revenue, les autorités locales se sont attelées à la relance du développement local et à l’encouragement de l’investissement. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres, du fait qu’il n’y a point de terrains qui n’appartiennent pas aux particuliers. Ce qui a amené le gouvernement à dégager une enveloppe de 10 milliards de dinars pour l’acquisition d’assiettes foncières au niveau du pôle d’excellence de Oued Falli et des localités de, Tizi Ghenif, Aïn Zaouia, Sidi Naâmane et Iridjen. Cette opération d’acquisition du foncier a été lancée pour permettre l’implantation des projets bloqués par l’indisponibilité de terrain devant les recevoir. Dans le but de compléter ces zones d’activité la wilaya a proposé la création de deux autres zones industrielles. Proposition qui a été prise en compte par le gouvernement qui, par le décret n° 12-176 du 11 avril 2012, lui a permis de disposer de deux zones industrielles. L’une est localisée dans la commune de Souama, avec une superficie de 327 hectares. L’autre, dans une région à cheval entre les communes de Draâ EI-Mizan et Tizi-Gheniff, avec une superficie de 116 hectares. Pour la concrétisation de ces deux projets, le gouvernement a alloué à la wilaya, dans le cadre du programme de l’année 2013, des crédits appréciables estimés, pour les deux zones, à 1.883.931.000 dinars, destinés aux expertises et aux indemnisations. Il n’en demeure pas moins que les efforts investis par le gouvernement, en matière de développement du foncier industriel au niveau national, permettront la mise à la disposition des investisseurs d’une superficie totale de 14 000 hectares contre 11 000 prévus, comme l’a révélé avant-hier dimanche, le ministre de tutelle. Mais il reste, cependant, comme a tenu à le rappeler, Amara Benyounès, lors de sa visité hier, à l’ENIEM de Tizi-Ouzou, « d’adapter l’offre à la demande. Les entreprises publiques, entre autres, doivent suivre l’évolution du marché et du consommateur algérien dont la demande a évolué alors que celles-ci continuent à fonctionner comme il y a vingt ans ». Il est assurément déterminant que l’investissement industriel dans la wilaya de Tizi-Ouzou dispose actuellement des exigences idoines pour son essor. Les conditions d’une relance effective et tant attendue de l’investissement sont maintenant réunies. En conjuguant les efforts et en mettant en oeuvre les dispositifs conçus pour accompagner les investisseurs, la wilaya prendra en main son développement. La participation particulièrement utile de l’ANIREF, qui est pourvue de capacités et de compétences avérées, représente aussi un grand atout. Son implication dans toutes les étapes de la création et du développement de ces zones et sa démarche, fondée sur la concertation et le partenariat et inscrite dans le cadre privilégié du développement durable, constituent un gage de réussite. Il n’en demeure pas moins que la démarche de la tutelle, à cet égard, annonce qu’enfin le pragmatisme l’emporte sur la démagogie. Autrement dit, le réalisme prime toujours sur les bonnes intentions lesquelles souvent ignorent l’état réel du terrain.

Sadek A.H

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