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“Les tyrans ont la peau dure”

Le théâtre régional Malek Bouguermouh de Béjaïa a abrité dans la soirée de mardi dernier la pièce de théâtre intitulée ‘’Dinouzour’’, mise en scèneet jouée par son auteur Bachir Lallali. 

La pièce a déjà été présentée dans plusieurs villes d’Algérie. Elle a même obtenu le 1er prix  au Festival culturel national du théâtre amazigh qui s’est déroulé à Batna du 10 au 18 décembre 2013. Un dinosaure, ou dinouzour en phonétique kabyle, est un animal préhistorique qui n’existe plus aujourd’hui,  il symbolise cependant tout ce qui est vieux, dépassé et qui ne devrait plus avoir cours. Et pourtant, ces animaux d’un autre âge, et c’est le thème de la pièce, existent bel et bien dans les régimes tyranniques dans certains pays arabes et africains. Ce sont tous ces dictateurs qui sont au pouvoir depuis des lustres et qui refusent de partir et de céder leur place aux jeunes. Ils parlent au nom du peuple et de la jeunesse, ils leur promettent  monts et merveilles mais en réalité leur unique souci est de se maintenir au pouvoir pour dilapider et piller à leur profit personnel toutes les richesses du pays. Tout au long des 45 minutes que dure la pièce, le jeu des acteurs consiste à tourner en dérision les faits et gestes des dits tyrans. Un jeu des plus loufoques, au grand plaisir du public qui n’a pas arrêté de rire et d’applaudir. Bien que la dictature y soit symbolisée  par la coiffure et la moustache d’Hitler, l’auteur de la pièce dénonce la stupidité et l’arrogance de tous types de dictateurs, qui ne veulent plus lâcher le pouvoir une fois qu’ils s’en sont emparés. Mais les peuples, endormis et asservis par des discours grandiloquents et des promesses vaines, ne le sont que pendant un certain temps et finissent presque toujours par se réveiller et faire leur révolution. Et les récents bouleversements qu’ont connus certains pays arabes, tels la Tunisie, l’Egypte ou de la Libye, en sont la parfaite illustration.  

 B. Mouhoub

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