Quand un cabot joue à l’opposant

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Le leader du microscopique Rassemblement Patriotique Républicain, Abdelkader Merbah, a animé hier, dans la petite salle de la maison de la culture de Tizi-Ouzou une conférence de presse consacrée aux prochaines élections présidentielles. Il faut dire que le conférencier a surpris son monde par le tintamarre produit par son virage à 360°. En effet, « l’enfant terrible de l’APN », comme il n’a pas cessé de le rappeler tout au long de son intervention à son insignifiant auditoire, n’a pas manqué d’outrecuidance en se présentant dans la peau d’un opposant pur et dur, en usant de poésie, de paraboles et de prophéties pour épater son monde. Parlant de la situation du pays, laquelle, selon lui, est plus qu’« inquiétante au vue de l’état déliquescent des libertés individuelles et collectives », il a appelé les algériens à « prendre leurs responsabilités en tant que peuple pour contrer la crise morale dont on l’accable ». « Nous sommes colonisés politiquement ! » décrètera-t-il péremptoirement. Même ce qu’il appelle « les intellectuels », voulant certainement dire universitaires, ils ont « rallié le pouvoir et oublié leur devoir envers leurs concitoyens, pour devenir les serviteurs zélés d’une République en carton pâte », avant de proposer l’annulation pure et simple du scrutin, du 17 avril prochain, et d’appeler à l’instauration d’une « 2e République » et d’appeler « l’armée à y prendre part en organisant les élections et d’en garantir l’honnêteté et la transparence », certainement à travers un coup de force. « Depuis un demi siècle que nous assistons à des scrutins truqués, nous voulons, aujourd’hui, un changement du système », dira-t-il. Et d’ajouter : « J’étais toujours un rebelle et c’est moi qui ai poussé le pouvoir à s’ouvrir à la société ». Concrètement, l’ex-député du parti unique a visiblement misé sur l’amnésie de ses ouailles en osant dire le contraire de ce qu’il avait soutenu durant toute sa carrière politique. Surréaliste ! Les cabotins, en mauvais acteurs, jouent mal leur rôle, il en est ainsi même en politique.

Sadek A. H.

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