Lors d'une réunion du bureau de wilaya de leur parti, le FLN, tenue au siège de leur Mouhafadha à Bouira dans la matinée d'hier, les pro Saâdani, actuel SG, et les partisans d'Abderrahmane Belayat, ex-coordinateur, ainsi que des sympathisants du candidat déclaré aux prochaines élections présidentielles, Ali Benflis, en sont arrivés aux mains.
Ainsi, et selon nos informations, le siège de la Mouhafadha de Bouira s’est transformé en un véritable ring de boxe, lorsque des militants sympathisants de Benflis se sont alliés aux pro Belayat, pour dénoncer « la mainmise » de Amar Saâdani sur le parti. D’après des sources sûres, c’est au milieu de la réunion qu’une bagarre générale a éclaté lorsque certains élus proches de Belayat ont tenu à s’opposer aux « méthodes despotiques » du clan Saâdani et sa gestion « aléatoire » des affaires de l’ex-parti unique. Suite à cela, les pro Saâdani ont tenté de faire « le ménage » dans la salle de réunion, et d’écarter les contestataires. C’est à partir de là que des scènes de pugilat ont été enregistrées. Insultes et autres noms d’oiseaux ont fusé de toutes parts. Il aura fallu l’intervention des forces de l’ordre pour que les esprits se calment un tant soit peu. Ce genre de scènes démontre, une fois de plus, que le FLN, contrairement à ce qu’avance son SG, est loin d’être sorti de la crise. Pis encore, les scènes d’hier reflètent assez bien l’état de déchirement dans lequel se trouve le vieux parti. Ces agitations, faut-il le rappeler, interviennent dans un contexte très particulier, à savoir l’échéance présidentielle et les » effets d’annonce » d’Amar Saadani et son clan quant à l’éventualité d’un quatrième mandat du Président Bouteflika. Ceci a poussé à bout les partisans de Belayat et ceux de Benflis, qui estiment que Saadani « s’est improvisé » porte-parole du Président de la République, « sans le consentement de ce dernier ». Autre paramètre qui a conduit à la » mascarade » d’hier, celui relatif à la forte implantation des partisans de Benflis dans la wilaya de Bouira. Ces derniers ont profité de l’occasion pour rappeler que « le FLN n’est pas la propriété de Saâdani », nous dira un élu de ce parti proche de Benflis, que nous avons joint au téléphone. D’ailleurs, et selon des sources bien au fait de la scène politique locale, le SG du FLN a envoyé le 21 janvier dernier, ses plus fidèles lieutenants à Bouira, dans le but de sonder le terrain. Cependant, nous sources affirment qu’ils ont été pratiquement » chassés », notamment du côté de Lakhdaria et Kadiria, où les partisans de Benflis sont particulièrement implantés. Enfin, et selon d’autres sources proches du clan Saâdani, on tente de minimiser les altercations d’hier, en parlant de « malentendu » entre certains élus. Interrogés sur une éventuelle crise qui couve au sein de leur formation politique, nos interlocuteurs se sont refusés à utiliser le terme de crise, insistant sur le fait qu’il s’agissait seulement d’un « différend entre personnes ».
Ramdane B.