Pour faire taire les rumeurs, à propos de la presque certitude que Abdelaziz Bouteflika briguera un quatrième mandat, le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, a affirmé hier, que Bouteflika ne s’est pas encore prononcé à ce sujet.
«Il ne s’est pas présenté au ministère de l’Intérieur pour retirer les formulaires officiels », a affirmé le ministre. Par cette déclaration, il est donc mis fin à la rumeur insistante, selon laquelle, le concerné s’était rendu au ministère de l’Intérieur afin de retirer les formulaires afin d’entamer la collecte de signatures requises pour être candidat à sa propre succession. « Le président Bouteflika n’a présenté aucune lettre officielle au ministre de l’Intérieur, dans laquelle il exprime sa volonté de présenter sa candidature », a-t-il déclaré hier, à l’issue de la séance de clôture de la session d’automne du Parlement. Il faut dire aussi que l’annonce du président du parti TAJ, selon laquelle « le groupe pour la loyauté et la stabilité », dont il est le chef de file, aurait commencé à récolter des signatures au profit du président sortant, a nourri les rumeurs les plus folles quant à la participation de Abdelaziz Bouteflika à la course à la magistrature suprême. En dépit du fait que ce groupe, composé de 31 partis politiques, avait indiqué qu’il avait commencé la récolte de signatures, il n’a, cependant pas précisé s’il répondait à une demande du président ou s’il s’agissait d’une initiative personnelle. Or, en annonçant que ces signatures seraient remises à la direction de la campagne électorale du chef de l’Etat, force est d’admettre que Amar Ghoul et les membres du groupe ont agi comme si la candidature d’Abdelaziz Bouteflika était actée. Les médias, du moins certains, à l’affût de la moindre nouvelle à ce sujet, ont pris le relais pour en faire le scoop du jour. Et pour faire taire la rumeur qui donnait Bouteflika candidat à sa propre succession, le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Tayeb Belaïz n’a pas laissé passer l’opportunité de sa présence au Parlement pour remettre les pendules à l’heure et annoncer aux journalistes qui l’interrogeaient que « Bouteflika ne s’est pas présenté au ministère de l’Intérieur pour retirer les formulaires pour la récolte des signatures ». Clair, net et précis !
Par ailleurs, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué que le président a tout le temps pour retirer les formulaires précisant que le délai « n’est pas arrivé à son terme ». Sella a affirmé en outre que « les Algériens veulent la stabilité de leur pays et connaissent bien leurs intérêts ». Selon la loi électorale, il est clairement mentionné qu’avant de pouvoir retirer les formulaires de collecte de signatures, les candidats doivent, au préalable, déposer une demande officielle au niveau du ministère de l’Intérieur. Pour rappel, plus de 85 candidats à la candidature ont déjà retiré les formulaires du ministère de l’Intérieur pour commencer à récolter les signatures exigées pour être éligible.
Ferhat Zafane