Né d'un père instituteur et d'une mère au foyer, il effectue ses études secondaires à Sétif où il aura assisté aux événements de 1945.
C’est en 1957 qu’il rencontre celui qui deviendra l’un de ses amis, Mouloud Mammeri. En 1960, il entre à l’IDHEC (Institut des Hautes Etudes Cinématographiques) où il apprend le métier de réalisateur. Dans la foulée, il réalise, à Cognacq Jay, des émissions pour la RTF. En 1963, il rentre en Algérie pour co-fonder le Centre national du cinéma algérien. En 1964, il en est exclu pour ses idées. Il adapte en 1965 un texte de Malek Haddad pour en faire un moyen métrage en langue berbère, nommé « Comme une âme ». Cette œuvre est refusée par la commission de censure, qui dépendait alors du ministère de la Culture, parce que le film n’était pas tourné en langue arabe. Après cette déconvenue, il retourna à Paris pour réadapter le film en langue française mais là aussi, il essuie un échec puisque les bandes lui sont confisquées puis détruites. Entre 1965 et 1968, il livre quelques documentaires et se rapproche de berbéristes, tels que Mohand Saïd Hanouz, Marguerite Taos Amrouche, Mouloud Mammeri, Mouloud Batouche et Mohand Arab Bessaoud. Le réalisateur de « La colline oubliée » s’était senti fatigué et épuisé il se retire alors dans son village natal à Ighzer Amokrane où il se consacre à l’écriture. Il commet tout de même un roman « Anza » (le râle) qu’il arrive, tant bien que mal, à achever. C’est un récit autour de l’histoire de l’Algérie entre 1900 et 1947. L’ami de Taos dont il regrette de ne pas avoir réalisé à temps le documentaire qu’il s’est juré de réaliser. Il m’a raconté sa rencontre avec Taos lors d’un concert qu’elle avait donné à l’occasion de la Saint Sylvestre. Il était accompagné de Malek Haddad. Aussitôt la diva terminât son concert qu’une foule l’entourât, mais s’était sans compter la sagacité de Malek qui s’en alla, derechef, la retirer à ceux qui l’entouraient en leur disant : « c’est la fille de notre pays, rendez-la nous ». De là nous avons continué la soirée chez-elle. Abderahmane c’est la modestie. Il est vrai qu’au crépuscule de sa vie pleine, il avait décidé de quitter la table, dés lors que l’essentiel était desservi. Il en avait ras le bol de quémander pour réaliser un film. A une question sur son intention de réaliser un film sur le barde Si Mohand ou Mhand, il avait répondu sans trop réfléchir (en 1996) : Faire un film sur ce grand poète, il faudrait un budget de plus de trois milliards de centimes. C’est dire l’intérêt que portait le réalisateur majuscule à Si Mohand ou Mhand. Il s’est éteint le 3 février 2013 à Ighzer Amokrane, à portée de cri du village de son amie Taos Amrouche, la sœur de Jean et la fille de Fadhma Ath Mansour Amrouche. Une famille qu’il a aimé et apprécié par-dessus tout.
Sadek A. H.