La céréaliculture dans les daïras situées au sud de Béjaïa, comme Ighil Ali et Tazmalt, demeure une filière peu prisée par les paysans, et ce pour de multiples raisons liées, essentiellement, au relief montagneux de la région et à la prédominance de l’oléiculture, laquelle se taille la part du lion dans la surface agricole au niveau de ces deux daïras.
à la subdivision de l’agriculture de Tazmalt, les chiffres qui nous sont communiqués par le subdivisionnaire corroborent cette propension. En effet, « seuls 240 ha de terres agricoles sont emblavées, au mois de janvier dernier, et ce sur l’ensemble des 5 communes, à savoir : Tazmalt, Ighil Ali, Aït R’zine, Boudjellil et Ath Mlikèche », nous dira notre interlocuteur. Sur les 240 ha emblavés, ce sont quelques 166 ha de terres qui sont semées en blé dur. L’orge vient en deuxième position avec 74 ha seulement. Concernant le taux d’emblavement par commune, Tazmalt vient en pôle position avec 87 ha de terres semées. La commune d’Ath Mlikèche, en revanche, ferme la marche avec seulement 3 ha semés en orge uniquement ! A la question de savoir pourquoi il y a tant de disparités entre les communes d’une même région, le subdivisionnaire rétorquera : « Cette disparité est due à la topographie accidentée des terrains agricoles notamment. La commune de Tazmalt et celle de Boudjellil sont constituées de plaines fertiles, contrairement aux communes d’Ath Mlikèche, Ighil Ali et Aït R’zine qui sont situées en zones montagneuses ». D’ailleurs, dans ces dernières communes, le labourage des terres s’effectue comme auparavant, avec des pairs de boeufs qui tirent l’araire traditionnel, appelé communément « El maâoun » ! Ce procédé archaïque, mais qui représente un patrimoine matériel ancestrale vivant, constitue un pis-aller pour les agriculteurs, puisque les tracteurs ne peuvent pas accéder aux terrains en pente et ravinés. Toutefois, ce qui fait que la céréaliculture soit, également, délaissée dans ces localités hauts perchées, c’est le coût exorbitant de la location d’une paire de boeuf, laquelle oscille entre 4 000 et 5 000 DA la journée ! Ce qui dissuade beaucoup de paysans à emblaver. « Beaucoup de paysans d’Ath Mlikèche et d’Ighil Ali souhaitent que l’Etat subventionne le labourage avec les paires de bœufs, comme c’est le cas pour l’aide octroyée pour l’achat des tracteurs dans le cadre du fond national de régulation et de développement agricole », nous dit-on à la subdivision de l’agriculture.
Syphax Y

