L’unpef maintient le cap

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Les travailleurs de l’éducation nationale n’en démordent pas.

Ils poursuivent leur action de contestation pour la deuxième semaine consécutive, afin d’exiger la prise en charge de leurs doléances. En effet, le mouvement de grève initié par l’Union nationale des personnels de l’éducation et de formation (Unpef) se durcit et s’élargit. Les élèves seront encore une fois pénalisés. Aussitôt arrivés aux seuils de leurs établissements scolaires, les élèves se retrouvent contraints de rebrousser chemin, car la grève enclenchée par l’Unpef se poursuit toujours. « Si cette grève se prolonge encore, elle va se répercuter négativement sur le déroulement de l’année scolaire. Les élèves en seront les seuls victimes », a rétorqué un parent d’élève rencontré devant l’école primaire « 20 août », sise à Staoueli, à Alger. « Pourquoi prennent-ils nous enfants en otage ? Pourquoi ils n’essayent pas de régler leurs problèmes autrement ? », s’est interrogé un autre parent d’élève. Pour appuyer cette action de protestation, les travailleurs de l’éducation ont été nombreux, hier, à répondre à l’appel de leur base, en observant des rassemblements de protestation devant les directions de l’éducation, à l’échelle nationale. «Nous sommes à la deuxième semaine de notre mouvement de grève et la tutelle ne s’est toujours pas manifestée pour régler définitivement les problèmes des travailleurs de l’éducation », a déploré M. Messaoud Amraoui, le secrétaire général de cette entité syndicale, contacté hier, par téléphone. Il convient de noter que l’Unpef a adressé une lettre au Premier ministre pour lui demander d’intervenir afin de prendre en charge les doléances des travailleurs de l’éducation. Rappelons toutefois, que la récente rencontre du travail qui a regroupé les représentants de l’Unpef avec le département de Abdellatif Baba Ahmed n’a réglé le problème. Ce qui a alimenté la colère des travailleurs de l’éducation nationale, qui ont opté pour la reprise de la protesta afin de faire valoir leurs revendications. Notre interlocuteur a expliqué dans ce sens, que les travailleurs de l’éducation nationale ont eu recours à cette action pour protester contre les promesses mensongères du ministère de Tutelle quant à la prise en charge de la plate-forme des revendications professionnelles. « La forte mobilisation des travailleurs de l’éducation à ce mouvement de grève nous incite à être plus que jamais déterminés pour continuer notre lutte jusqu’à satisfaction totale de notre plate-forme de revendications », nous a expliqué le représentant de l’Unpef. Les travailleurs de l’éducation se bat, faut-il le rappeler, pour exiger la correction du dysfonctionnement contenu dans le statut particulier de cette tranche de travailleurs qui a, selon ce syndicat, lésé les différents corps du secteur.

Sit-in à Tizi-Ouzou…

Les enseignants affiliés à l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (UNPEF) ont observé hier matin, un sit-in devant le siège de la direction de l’éducation de la wilaya de Tizi-Ouzou. Joint par téléphone, M. Larbi Ait-Gherbi, président du bureau de wilaya de Tizi-Ouzou de l’UNPEF indiquera que le nombre d’enseignants qui ont pris part à ce mouvement de protestation avoisine les 400 personnes. « Nous avons tenu un sit-in, suite aux instruction du bureau national de l’UNPEF. Les enseignants étaient nombreux. Ça a eu un impact positif, quant aux actions menées par notre syndicat. Cela semble avoir encouragé les autres à se joindre au mouvement. C’est une action importante, en ce moment où on entame la seconde semaine de grève », a-t-il expliqué. Interrogé quant au taux de suivi de la grève, M. Ait-Gherbi dira : « Le taux de suivi de la grève avait fléchi, à la fin de la semaine dernière, suite aux intimidations de la direction, notamment en faisant émarger les enseignants chaque heure et les obligeant à garder les élèves en classe. Mais depuis hier (avant-hier NDLR…), nous avons procédé par des actions de sensibilisation, notamment par différentes déclarations diffusées à travers les médias. Cela a été une réussite puisque les enseignants ont été remobilisés et le taux d’adhésion au mouvement est remonté atteignant les 55 %». Il est à signaler que le CNAPEST rejoindra le mouvement de protestation en en déclenchant une grève nationale à partir d’aujourd’hui. « Nous lançons un appel à tous les concernés pour qu’ils se mobilisent. Car c’est le moment ou jamais. Certains pensent que nous faisons de la politique et que ces actions sont programmées à l’approche des élections. Mais loin de là nous avons entamé notre mouvement en novembre dernier. On nous avait donné le 31 décembre comme dernier délai pour l’application de nos revendications. Mais ils n’ont, malheureusement, pas respecté leurs engagements », conclura un syndicaliste du CNAPEST, en précisant les travailleurs de l’Education nationale ne demandent que leurs droits.

à Bouira

Le mouvement de grève auquel ont appelé l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef) et le syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), gagne du terrain au niveau de la wilaya de Bouira. Selon les chiffres communiqués par l’Unpef, une certaine progression du taux de suivi de la grève a été enregistrée par rapport à la semaine dernière. Ainsi, le cycle primaire a été paralysé à hauteur de 90%, celui du moyen à 60% et le secondaire fait à un bond de 20 points comparativement à la semaine passée, avec un taux d’adhésion de 50%. Sur l’échelle de la wilaya, les responsables de l’Unpef ont indiqué que la grève a été largement suivie, avec plus de 65% d’adhésion. Par ailleurs, plusieurs dizaine d’enseignants, des différents paliers, ont organisé hier, un sit-in devant le siège de la DE afin de revendiquer, entre autres, la révision du statut particulier, le reclassement des enseignants, la médecine du travail, les œuvres sociales et l’octroi des indemnités de zones pour les enseignants du sud du pays, conformément au nouveau salaire de base et avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008.

…Et à Béjaïa

La grève illimitée à laquelle a appelé l’UNPEF à l’échelle nationale se poursuit pour la deuxième semaine consécutive dans la wilaya de Béjaïa. Des dizaines de travailleurs de l’éducation, affiliés à ce syndicat, se sont rassemblés, hier, devant le siège de l’Académie de Béjaïa pour protester contre « le silence terrible de la tutelle », qui, selon ces protestataires,  « n’a pas pris en charge les revendications légitimes des travailleurs ». Ces dernières sont liées, essentiellement, à l’amélioration de la situation socioprofessionnelle des travailleurs du secteur de l’éducation, a-t-on appris de Kadri Touhami, président du bureau de wilaya de l’UNPEF. « Nous avons commencé à partir du 26 janvier dernier, une semaine de grève renouvelable pour réitérer aux pouvoirs publics nos revendications légitimes et exiger des réponses concrètes à nos doléances. Mais la tutelle continue, malheureusement, à nous ignorer. Nous réclamons l’intégration, sans conditions préalables, des instituteurs ayant suivi une formation dans le cadre de la convention signée avec les ministères de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur au grade de principal et de formateur. Nous demandons l’abrogation de l’article 87 bis qui lèse énormément la catégorie des ouvriers professionnels », a indiqué notre interlocuteur.  Par ailleurs, l’UNPEF a appelé dans sa plate-forme de revendications à la baisse de l’IRG et la révision du statut particulier des travailleurs de l’éducation qui comporte, selon ce syndicat,  « plusieurs anomalies ». « Nous refusons ce statut de la ‘’fitna’’ et du favoritisme », a-t-on affirmé. Pour remédier aux « dysfonctionnements de la loi 240/12 », l’UNPEF propose « l’instauration d’une prime en faveur des enseignants encadreurs et la promotion automatique des instituteurs des paliers du moyen et du primaire ». Le taux de suivi à cette grève a atteint, hier matin,  les 47, 5 %, selon M. Kadri.

L. O. CH./ S. B/ R. B.et B.S

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