La RN12 encore bloquée

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La route nationale n° 12, reliant Tizi-Ouzou à Azazga, a été fermée à la circulation pendant une bonne partie de la journée d’hier. Une action entreprise par les habitants du village Chaïb, dans la commune de Mekla, à une vingtaine de kilomètres à l’Est du chef-lieu de la wilaya. Les villageois voulaient crier aux autorités locales leur désarroi face aux multiples problèmes qui minent leur quotidien. Le manque d’eau, l’indisponibilité du gaz et l’absence de toutes infrastructures de base sont autant de défaillances qui les retiennent hors du développement. La frange juvénile est particulièrement touchée, ne trouvant aucune infrastructure qui puisse les accueillir et les extirper de l’oisiveté. Au niveau de la nouvelle trémie en chantier du carrefour de Chaïb, une centaine de jeunes ont barricadé les deux voies de la route, obligeant les automobilistes à rebrousser chemins. Quant aux voyageurs en transport en commun, beaucoup ont opté pour la marche à pied, parcourant le kilomètre qui les mènera jusqu’au carrefour de Taboukert. De là ils espéraient pouvoir trouver une place dans l’un des véhicules de transports qui refaisaient demi tour dans l’autre sens.  L’action d’hier en a surpris plus d’un. Les habitants de la daïra de Mekla et ceux des régions Est de la wilaya ne pouvaient plus rejoindre le côté Ouest. Le comité de village lui-même en fut surpris. C’est du mois ce que nous a confié hier, l’un de ses membres, Lazifi Mohamed, contacté par nos soins : « le comité de village n’a pas été associé à l’action », dira-t-il, précisant que c’était « une initiative des jeunes du village ». Il ajoutera : «  nous affirmons néanmoins la légitimité des revendications émises par les manifestants. Notre comité n’a lui-même jamais cessé d’attirer l’attention des autorités locale, par des courriers adressés au chef de daïra et au président de l’APC de Mekla, sur tous les problèmes que nos jeunes vivent au quotidien. Et c’est en désespoir de cause qu’ils ont décidé de recourir à ces actions de rue ». Notre interlocuteur abordera le sensible problème d’eau : « officiellement, nous avons l’eau qui coule 24/24. Mais le débit est des plus réduit ne nous permettant pas de parler d’une alimentation « avantageuse » pour les villageois ». L’une des causes principales de ce fait, ce sont les fuites omniprésentes et récurrentes. Un problème né de la vétusté des réaux de distribution qui date de l’ère coloniale. Les protestataires d’hier réclamaient aussi le gaz de ville, l’aménagement des routes et la remise en état des pistes du village. Ils réclament également la réfection du stade, la réalisation d’un foyer pour jeunes et d’une mosquée. « Des projets depuis longtemps revendiqués mais qui ne voient toujours pas le jour », souligne notre interlocuteur. Le blocage de la route, hier, a duré une bonne partie de la journée. Une délégation des protestataires a été désignée pour répondre à l’invitation du chef de daïra, pour lui exposer les multiples revendications et tenter de trouver des solutions. Les villageois disent néanmoins demeurer déterminés et menacent d’entreprendre d’autres actions de protestation si leurs doléances ne sont pas prises en charge par les pouvoirs publics.

T. Ch.

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