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Les islamistes laminés

De toutes les élections qui auront eu lieu, depuis l’avènement du multipartisme en Algérie, la prochaine présidentielle sera, peut-être, la première échéance où le courant islamiste ne présentera pas de candidat.

C’est en tout cas bien parti pour que ce rendez-vous soit une première dans ce sens. Pour le moment, en effet, aucun islamiste «avéré» n’a annoncé sa candidature. Ceux qu’on considère comme des gros bras de ce courant ont opté pour le boycott, à l’image du MSP de Mokri et d’Ennahda. Le FJD, dont le conseil consultatif se penchera sur la question vendredi prochain, est bien parti, lui aussi, pour faire l’impasse sur ces élections qui « ne sont pas libres et intègres», pour reprendre l’expression de son président Abdellah Djaballah. Le Front du changement de Menasra et le mouvement El Islah de Djahid Younsi ne sont pas, eux aussi, chauds pour cette échéance. La question qui se pose donc est : pourquoi les islamistes se sont ainsi ménagés pour la présidentielle ? Les acteurs de cette mouvance expliquent cela comme un choix, dans la mesure, tentent-il de faire croire, que ces élections seront fermées et que les jeux sont déjà fait. Or, en réalité estiment les observateurs de la scène politique, les islamistes ne pouvaient participer par crainte de se confronter à la dure réalité qui dit que leur courant est vraiment laminé en Algérie. Ils veulent continuer à se voiler la face, car une élection est, avant tout, l’heure de vérité pour un parti politique. C’est lors de ces rendez-vous que les comptes se font. Il faut dire que lors des dernières élections législatives, il a été donné de constater que les islamistes ont perdu du terrain, preuve en est que l’Alliance Verte constituée de trois partis de cette mouvance, à savoir le HMS, El Islah et Ennahda, n’y a récolté que quelques sièges. La prochaine présidentielle aurait été un autre échec pour les islamistes qui ne savent, d’ailleurs, plus sur quel pied danser, eux qui ont, dans le temps, soutenu que la politique de la chaise vide n’est pas une manière d’instaurer la démocratie. En clair, donc, le boycott s’est imposé pour ces partis qui ne sont plus, estiment les observateurs, que des coquilles vides avec notamment la multiplication des formations qui représentent ce courant. Ce qu’on appelle le printemps arabe qui a secoué les pays  voisins tel l’Egypte et la Tunisie notamment, et qui a fait accéder les islamistes au pouvoir, a donné des idées aux couches sociales d’où puisaient ces islamistes, dans le passé leur électorat. L’islamisme semble être banni en Algérie et semble bien parti pour disparaître de l’échiquier politique national, au rythme, en tous cas, où vont les choses. C’est déjà là la première victoire de la prochaine présidentielle.

M.O.B.

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