L’Unesco déplore

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L’Unesco et des experts maliens et internationaux ont déploré vendredi les dommages causés au patrimoine culturel matériel et immatériel de la ville de Gao (Mali) suite à l’occupation de certaines parties du nord du Mali par les groupes extrémistes armés. Ce constat, intervient suite à la mission destinée à évaluer la situation du patrimoine culturel qui prévaut dans cette région du Mali, menée le 11 février, par des experts, internationaux. La mission a ainsi observé que des biens culturels ont été sérieusement mis à mal à Gao et que 90% du site archéologique de Gao Saneye, qui date du 11ème siècle après J.-C., a été pillé par les extrémistes armés. Il en est de même pour les nouveaux locaux du Musée du Sahel, où les collections ont été transférées en mars 2012.  Ils ont servi de résidence aux extrémistes pendant près d’un an et ont été largement endommagés, déplore l’Unesco qui considère qu’il  faudra réhabiliter le bâtiment avant de transférer les collections. L’organisation  constate par ailleurs que les  collections se trouvant dans les anciens locaux du Musée, notamment les instruments à cordes utilisés pour la musique touarègue Imzad, récemment inscrite sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ont été  cachés par le conservateur du musée et le personnel. Au cours des nombreuses consultations qu’ils ont eues avec des représentants de la population locale, les membres de la mission ont eu connaissance des difficultés auxquelles ont été confrontés les habitants, notamment les groupes culturels, les musiciens et les danseurs, dont les instruments ont été brûlés et les costumes et accessoires pillés et détruits, déplore l’Unesco . Elle précise ainsi que le “Takamba», une danse populaire, la “Songhoy” et le “Holey-Orey», “la danse des possédés», ont été interdites. La Maison des artisans a été vandalisée et les artisans ont perdu leur source de revenus. “Des mesures urgentes sont nécessaires pour sauvegarder le Tombeau des Askia, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, avant la prochaine saison des pluies en juin “, a déclaré Lazare Eloundou, Directeur du bureau de l’Unesco à Bamako, qui a pris part à la mission.“S’agissant du patrimoine de Gao, nous devons aussi prendre en compte le traumatisme culturel subi par la population locale après les actions violentes menées par les  groupes armés pour tenter de détruire leur identité et leurs pratiques culturelles, notamment la musique traditionnelle», a-t-il ajouté. Au cours de la visite dans cette région du Mali, les experts ont observé que les habitants ont mené à bien les travaux de consolidation du Tombeau des Askia à leurs propres frais afin d’éviter que ce monument en terre du 15ème siècle ne subisse d’autres dommages. Des jeunes habitants de la ville ont également pris le risque de défendre le site, empêchant les extrémistes armés de commettre des dégâts analogues à ceux infligés aux sites du patrimoine mondial de Tombouctou. Les experts ont toutefois noté que les efforts de la population ont été temporaires et que les salles de prières de la mosquée nécessitent un important travail de conservation avant la prochaine saison des pluies.

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