Prévue, en principe, pour le 23 février prochain, la 16e tripartite (gouvernement, patronat, UGTA) devra examiner cinq dossiers, dont « l’élaboration d’un pacte économique et social de croissance rénové la définition des moyens de promouvoir la production nationale et la poursuite des consultations sur l’article 87 bis de la loi 90-11 relative aux relations de travail », avait affirmé Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de la centrale syndicale, lors de l’installation de la Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et gazières, mercredi dernier. Une rencontre très attendue et par les travailleurs qui souhaitent voir leurs salaires revalorisés et par les retraités qui espèrent, à juste titre, bénéficier d’une augmentation substantielle de leur pension, dès lors qu’on leur promet, aux uns et aux autres, à court terme, la révision à hauteur de 25% de leur pouvoir d’achat. Il n’en demeure pas moins que les propos du SG de l’UGTA n’engagent pour l’heure que leur auteur, et ceci tant que la tripartite n’a pas encore eu lieu. Les réticences, auxquelles le patronat nous a souvent habitués, risquent encore de se remettre au goût du jour et de tempérer, par conséquent, l’enthousiasme du monde du travail. D’autre part, sans production nationale, quantitativement et qualitativement, à la hauteur des exigences des consommateurs algériens, il serait vain d’escompter une orientation « vers le marché national pour freiner l’importation », combien bien même continuera-t-elle « à grever la monnaie nationale ». La loi de l’offre et de la demande suppose, dans une économie de marché de mettre l’offre au diapason des souhaits des clients potentiels. Il en va de même pour le partenariat entre les entreprises nationales publiques et privées, en dehors de leurs capacités à créer de l’emploi. On parle de la création, à l’horizon 2019, de pas moins de 2,5 millions de postes de travail. Il serait tout autant illusoire d’espérer un partenariat entre une entreprise bancale et une entreprise performante au motif exclusif, aussi noble soit-il, du social. La finalité pour toute structure économique est de dégager une plus-value sans laquelle elle est vouée, irrémédiablement, à la faillite. Osons tout de même ambitionner que cette tripartite saura répondre en amont aux projets de partenariat fécond entre les entreprises privées et publiques et en aval aux espérances des salariés.
Sadek A.H