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«Prendre en charge tout l’environnement pollué»

Le ministre des Moudjahidines, Mohamed Cherif Abbas, est revenu, hier, en marge de la visite qu’effectuait Abdelamelk Sellal dans la wilaya de Mila, sur la question de l’indemnisation des victimes, en affirmant que « ce dossier n’est pas clos », plus de quarante ans après la campagne d’essais nucléaires français sur le territoire algérien. Pour le ministre des Moudjahiddine, la question n’est pas si simple, dans la mesure où il faudra, « définir les mécanismes de prise en charge de l’environnement pollué et classé zone interdite aux personnes ».En réalité dira Mohamed Cherif Abbas, compte tenu de la complexité du dossier, la solution ne se limite pas à indemniser les victimes, pour que celui-ci puisse connaître son épilogue, « il faudra que les deux pays s’entendent sur les mécanismes et les procédures qui permettront de cerner l’entière indemnisation que la France doit à l’Algérie ». Il faut rappeler à ce propos que ce dossier très sensible a été rouvert à la faveur de sa déclassification, dans le cadre de l’enquête pénale déclenchée par des vétérans des campagnes des essais nucléaires français dans le sud algérien, il y a de cela plusieurs décennies. Confinée au départ à quelques zones précises, comme Reggane, qui fut le premier site choisi,  et In Ekker dans le Hoggar, il s’est avéré selon une carte longtemps classée secret défense, que l’étendue des retombées radioactives des essais nucléaires français au Sahara algérien est beaucoup plus importante qu’on ne le croyait. Concrètement, cette carte a révélé que le Centre saharien d’expérimentations militaires (CSEM) a réalisé quatre essais atmosphériques : Gerboise bleue, Gerboise blanche, Gerboise rouge et Gerboise verte, de février 1960 à avril 1961. Puis, un nouveau site fut installé dans le Hoggar à proximité d’In Ekker. Le Centre d’expérimentations militaires des oasis (CEMO) a procédé à 13 essais souterrains, de novembre 1961 à février 1966. A l’indépendance de l’Algérie en 1962, la France choisit de continuer ses essais en Polynésie. Ces vastes étendues de contamination sont, de ce fait, restées secrètes depuis tout ce temps, causant pernicieusement des dommages sur la santé des populations qui y vivent. C’est pourquoi, estime le ministre des Moudjahiddines, Mohamed Cherif Abbas, que cette question de l’indemnisation des victimes des essais nucléaires français en Algérie n’est pas aussi simple que cela. Il ajoutera que « si la France a promulgué des lois qui indemnisent les victimes des essais nucléaires ayant fourni des dossiers, mais à titre individuel », les médias sont « conviés à s’intéresser de plus près à ce dossier, car l’histoire de l’Algérie est riche en enseignements ».

F. Z.

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