Le ministre de la Petite et Moyenne entreprise (PME) et de l’artisanat, Mustapha Benbada, qui était hier l’hôte de l’émission de la radio Chaîne I à « El Mountada » (le forum), a indiqué qu’entre 17 000 et 18 000 PME ont été créées en 2005, et ce, en englobant tous les dispositifs existants : CNAC, ANSEJ, ANGEM et autres dispositifs relevant du secteur de l’agriculture, de la pêche et de l’artisanat. Le nombre total de ces entités économiques cumulées à ce jour s’élève, à en croire le ministre, à environ 330 000 PME, en comptant celles activant dans l’artisanat (94 000 environ). « La moyenne annuelle de création de PME tourne autour de 8 à 10%, soit 10 000 par an, et ce depuis 4 ans », dira-t-il. Et d’ajouter que le tissu des PME contribue à hauteur de 77% au PIB hors hydrocarbures. Le ministre de la PME et de l’artisanat, soutient que « le secteur connaît depuis ces dernières années, une dynamique particulière ». Toutefois, Benbada avouera que le nombre actuel de PME, est en déçà de ce que recèlent et peuvent fournir comme potentiel les divers secteurs d’activités, puisque il reste convaincu que « les conditions sont favorables pour aisément atteindre le million de PME ».Le grand défi qui attend les PME algériennes est celui de l’exportation. Benbada estimera que les entreprises algériennes recèlent de grands potentiels, pour se lancer dans cette activité, mais ce qui semble poser problème est leur manque d’expérience dans ce domaine. « Le tissu industriel algérien, à sa création, avait pour seule vocation de répondre en urgence à la demande nationale. Les PME se sont ainsi cantonnées dans ce créneau. C’est la raison pour laquelle elles ne sont pas accoutumées à l’activité de l’exportation », explique en substance le ministre. C’est à cet effet que l’Etat a pris les devants et mis en place, notamment dans la loi de finances 2006, des mécanismes incitatifs à l’exportation en direction des PME, souligne Benbada, qui en citera au passage quelques uns. Trois mois après son entrée en vigueur, l’Accord d’association avec l’Union Européenne, relève le ministre, « n’a causé aucun déséquilibre, ni aucune disparition d’entreprise, comme cela a été annoncé par les médias ». Le seul impact à noter pour le moment, est celui de la baisse des importations, alors que le contraire était prévu, fera remarquer l’invité de la Chaîne I.En termes de mise à niveau des PME, Benbada dénotera les bons résultats obtenus dans le sillage du programme européen PME-MEDA. Il annoncera d’ailleurs que ce programme pourrait être prolongé dans le temps. Dans le cas contraire, a-t-il précisé, le ministère a concocté un programme qui sera entamé en 2006, qui s’appuiera sur l’expérience des experts algériens. Les fonds qui lui sont alloués sont estimés à 6 milliards DA, soit un milliard par an. « Il y a lieu de signaler que le programme est tributaire de la demande exprimée par les entreprises. Alors s’il y a beaucoup de demandes les fonds pourront suivre », affirmera-t-il. Concernant le secteur de l’artisanat, « qui n’est pas le parent pauvre du secteur », le ministre indiquera que 5 000 artisans se sont inscrits dans les registres des Chambres de l’artisanat et des métiers, au nombre de 31. Afin de moderniser cette activité, au regard de son importance, surtout pour son apport dans la création d’emplois dans les zones rurales, Benbada dira que les accords de coopération avec l’Espagne, prévoient la modernisation de 4 branches : la fabrication de bijoux traditionnels, la poterie, la verrerie et la tannerie. « Dans ce cadre, il est prévu une formation au profit des maîtres artisans », a indiqué Mustapha Benbada.Les produits artisanaux algériens, rencontrent un engouement certain, de la part des pays étrangers. Une opportunité à saisir donc. Selon le ministre, de grandes quantités de ces produits sont exportées, vers certains pays étrangers, tel la Grande Bretagne, à l’initiative du groupe pétrolier BP, qui a initié, aux dires de Benbada, une action d’exportation des produits du sud vers ce pays.
Elias Ben